La France discute d’une aide militaire aux insurgés libyens

La Conférence de Londres réunissant le groupe de contact créé par les pays qui participent aux opérations militaires en Libye s’est tenue ce 29 mars, alors que les insurgés libyens ont de nouveau perdu du terrain face aux forces du colonel Kadhafi dans la région de Syrte.

Ce groupe de contact s’est fixé trois missions : » assurer le leadership et la direction politique d’ensemble des efforts internationaux, en coordination étroite avec l’ONU, l’Union africaine, la Ligue arabe, l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et l’Union européenne », « fournir une plateforme en vue de coordonner la réponse internationale sur la Libye » et « fournir un espace commun au sein de la communauté internationale pour des contacts avec les parties libyennes ». Une prochaine réunion sera organisée au Qatar, avec l’intention de montrer que les pays arabes ne sont pas écartés du dossier libyen.

Cela étant, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a indiqué que la France est prête à évoquer avec ses alliées la question d’une aide militaire aux insurgés libyens, sans pour autant en préciser la nature.

« Ce n’est pas ce que prévoit la résolution 1973, ni la résolution 1970. Pour l’instant, la France s’en tient à la stricte application de ces résolutions. Cela dit, nous sommes prêts à en discuter avec nos partenaires » a ainsi déclaré le chef du Quai d’Orsay lors d’une conférence de presse.

Les Etats-Unis n’excluent pas non plus d’accorder une assistance militaire aux rebelles libyens afin de « renverser le colonel Mouammar Kadhafi » en leur livrant des armes. C’est, en tout cas, ce qu’a déclaré Susan Rice, l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, sur la chaîne de télévision ABC.

Pour Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Otan, qui doit prendre le commandement de la totalité des opérations militaires cette semane, il n’en est pas question. Selon lui, l’organisation atlantique est « là pour protéger les populations, pas pour les armer ». Interrogé à l’antenne de Sky News, l’ancien Premier ministre danois a  rappelé que « la résolution du Conseil de sécurité est très claire : elle exige l’imposition d’un embargo sur les armes ».

Quoi qu’il en soit, l’opposition au colonel Kadhafi bénéficie des frappes aériennes de la coalition contre les positions tenues par les forces gouvernementales. Et, pour mémoire, le Canard Enchaîné du 16 mars dernier avait affirmé que la DGSE, via son service action, avait fourni des armes aux rebelles de Benghazi.

Par ailleurs, l’amiral James Stavridis, le commandant des forces de l’Otan en Europe (SACEUR) a confirmé l’infiltration de l’insurrection libyenne par des militants d’al-Qaïda, et même du Hezbollah. Cela étant, les raisons de la précense de ces combattants de la milice chiite libanaise financée par Téhéran sont difficiles à cerner, sauf à y voir une éventuelle implication iranienne.

Cependant, l’officier américain, qui s’est exprimé devant une commission du Congrès, a indiqué qu’il ne disposait pas de « détails suffisants » pour affirmer si cette présence d’al-Qaïda dans les rangs des insurgés est « significative ou non ». Quant à la direction du Conseil national de transition, reconnu par la France et le Qatar, l’amiral Stavridis a estimé qu’elle semblait composée par des « hommes et des femmes responsables ».

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