Afghanistan : Le général Petraeus optimiste

Invité à s’exprimer devant la Commission de la défense du Sénat américain, le commandant de la Force internationale d’asssistance à la sécurité (ISAF), le général David Petraeus, a rappelé l’objectif stratégique de la présence de l’Otan en Afghanistan : empêcher que le pays ne devienne à nouveau un sanctuaire pour al-Qaïda.

Sur le terrain, l’officier a estimé que la coalition internationale qu’il commande a arrêté l’élan des insurgés afghans. « Les progrès au cours de l’année écoulée sont également très importants, alors que je me prépare à proposer des options et une recommandation au président Obama pour entamer le retrait des forces américaines en juillet » a-t-il ainsi affirmé, ce 15 mars.

« Nous pensons que nous serons en mesure de renforcer les progrès réalisés en 2010 mais cela devrait se produire par de nouveaux combats violents » a-t-il toutefois prévenu. Ces succès contre l’insurrection devrait ainsi permettre de transférer la responsabilité de la sécurité aux forces de sécurité afghanes dans « plusieurs provinces » a-t-il encore rappelé.

Par ailleurs, le général Petraeus s’est montré très diplomate à l’égard du Pakistan, accusé régulièrement de fermer les yeux sur les agissements des insurgés afghans ayant trouvé refuge sur son territoire, quans ses services de renseignement, en l’occurrence l’Inter-Services Intelligence (ISI) ne les soutiennent pas en sous-main. En effet, le COMISAF a affirmé se « coordonner étroitement » avec l’armée pakistanaise afin de prendre les rebelles entre le « marteau et l’enclume ». Seulement, les résultats ne sont pas aussi flagrants que l’officier veut bien le laisser entendre.

Globalement, le général Petraeus se veut ainsi résolument optimiste sur la suite des événements en Afghanistan, alors même que l’offensive de printemps des taliban et autres mouvements insurgés est attendue dans les semaines qui viennent. Ce n’est qu’à partir de ce moment que l’on pourra mesurer les progrès effectifs enregistrés sur le terrain, à commencer par la province de Kandahar, où les forces internationales ont mené une série d’offensives, l’an passé, pour en déloger les taliban.

Aussi, l’estimation du COMISAF différe de celle du directeur du renseignement américain, James Clapper. La semaine passée, devant une commission sénatoriale, il avait exprimé des doutes quant à la capacité des autorités afghanes à assumer la responsabilité de la sécurité de leur territoire. Et le général Ronald Burgess, le commandant de la Defense intelligence Agency (DIA, le renseignement militaire outre-Atlantique) avait indiqué qu’il n’y avait pas de « dégradation des capacités de combat des taliban ».

Interrogé par le sénateur John McCain, le candidat républicain battu par Barack Obama lors de l’élection présidentielle de 2008, sur ces divergences, le général Petraeus a toutefois reconnu que « la capacité du gouvernement (afghan) ) pose un risque stratégique ».

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