Hausse de 12,7% du budget de la défense chinois

« Le défi posé par la montée en puissance de l’Armée populaire de libération » est « l’un des plus sérieux auxquels les planificateurs de la sécurité nationale de l’Australie ont été confrontés depuis la Seconde Guerre Mondiale » a récemment estimé le professeur Ross Babbage, qui a contribué à la rédaction du Livre blanc australien sur la défense et dont les propos ont été relevés par la dernière livraison du magazine spécialisé DSI.

Et les responsables militaires australiens auront du pain sur la planche pour relever le défi posé par Pékin. En effet, le prochain budget de la défense chinois devrait augmenter de 12,7% et s’élever ainsi à 65,6 milliards d’euros. Les dépenses militaires chinoises renouent avec une progression à deux chiffres, ce qui n’était pas le cas l’an passé puisque leur hausse avait été limitée à « seulement » 7,5%.

Et cet effort de défense, qui dépasse même la croissance du PIB chinois, a un effet sur les autres pays de la région, qui se sont lancés, à leur tour, dans une course aux armements, comme en témoignent les rapports de différents centre de recherche, tels que le Sipri en Suède et l’Institut international d’études stratégiques (IISS) et son rapport « Military Balance ».

Si les sommes allouées par Pékin à ses forces armées sont encore bien loin d’atteindre les ressources du Pentagone, il n’en demeure pas moins que les capacités militaires chinoises inquiétent ses voisins. L’Inde suit d’ailleurs son exemple, avec un budget de la défense également en hausse de 12%. Pour New Delhi, il s’agit aussi et surtout de dissuader le Pakistan.

Mais ce que redoutent les pays situés dans l’environnement proche de l’Empire du Milieu, ce sont les prétentions territoriales chinoises, notamment en mer de Chine méridoniale, avec les îles Spratleys et Paracel.

Le Japon a également exprimé sa préoccupation devant le potentiel militaire chinois, d’autant plus que Tokyo a un différend territorial avec Pékin au sujet des îles Senkaku, à proximité desquelles deux avions de la marine chinoise ont été repérés, le 3 mars, avant de faire demi-tour à la vue d’avions de chasse japonais.

« Nous considérons la modernisation de la puissance militaire chinoise et ses activités croissantes comme des sources inquiétudes » a affirmé le porte-parole du gouvernement nippon. « Notre pays va continuer à suivre une grande attention les opérations de l’armée chinoise » a-t-il ajouté. C’est d’ailleurs ce que prévoit la nouvelle doctrine militaire japonaise, publiée en décembre dernier.

Quant aux Etats-Unis, alliés du Japon, de la Corée du Sud et de Taïwan, considérée comme une province rebelle par Pékin, l’on s’inquiète aussi de la montée en puissance des capacités militaires chinoises. Récemment, le chef d’état-major des armées américain, le général Mike Mullen, a estimé que les nouveaux programmes d’armement chinois semblent « dirigé » contre son pays.

Parmi ces projets en cours de réalisation, il y a bien évidemment l’avion furtif J-20, dont l’existence a été révélée à la fin de l’année dernière et dont le premier vol a eu lieu lors d’une visite à Pékin du secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, en janvier. Sans oublier la mise au point du missile anti-porte-avions Dongfeng-21, les progrès en matière de défense antimissile avec le système HQ-9, comparable au S-300 russe, la capacité de détruire des satellites en orbite ou encore la mise sur pied d’un groupe aéronaval, avec la rénovation du Varyag.

En décembre dernier, le ministre chinois de la Défense, le général Liang Guanglie, avait expliqué la raison de l’importance de l’effort fait par Pékin en matière de défense. »Ces cinq prochaines années, notre armée va persévérer dans sa préparation à un conflit militaire, dans tous les champs stratégiques possibles »,avait-il dit. « Nous allons nous appuyer sur nos ressources prores pour traiter cette question et développer nos équipements. La modernisation de l’armée chinoise ne saurait dépendre des autres et elle ne peut être achetée » avait-il ajouté.

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