L’évêque aux Armées soutient l’abbé Jullien de Pommerol

Le rapport de mission de l’abbé Benoït Jullien de Pommerol, padre du 2ème Régiment Etranger Parachutiste lorsque cette unité a été déployée en Afghanistan au cours du premier semestre 2010, a fait beaucoup de bruit dans la blogosphère de défense (et moins dans les médias généralistes…).

Dans son compte-rendu, le prêtre critiquait avec force la « déférence » de l’armée française à l’encontre de l’Islam, au point, selon lui, d’oublier ses propres valeurs. Et de prendre l’exemple de l’obligation faite par un officier à un personnel féminin de porter un voile dans l’enceinte d’une camp français ou encore le silence de la hiérarchie face au comportement irrespectueux d’autorités locales afghanes lors de cérémonies rendant hommage à des militaires français tombés au combat.

Bien évidemment, la diffusion de ce rapport, qui était destiné à un usage interne, a fait tousser en haut lieu. Et la question du maintien de l’abbé Jullien de Pommerol au sein de l’armée s’est posée. Finalement, et comme l’a révélé Secret Défense, ce prêtre « fana mili » quittera le 2ème REP pour être affecté dans le Pacifique, après s’être occupé de l’organisaiton des prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) en Espagne.

Mais si le « Padre » est resté dans l’institution militaire, c’est apparemment grâce au soutien apporté par l’Evêque aux armées, Mgr Ravel. Lors d’un entretien publié par La Nouvelle République, ce dernier a affirmé que l’abbé Jullien de Pommerol « n’avait pas à être sanctionné ». « Et ce n’est pas lui qui a mis son rapport sur Internet » a-t-il insisté.

Quant au contenu du rapport, Mgr Ravel a estimé qu’il reflète le « ressenti du prêtre ». Pour autant, l’évêque aux armées n’entend pas en rester là puisqu’il a « demandé à l’autorité militaire d’enquêter sur certains faits qui, soit découlent de directives – et c’est inquiétant -, soit sont de mauvaises interprétations de consignes, et cela mérite d’être corrigé. »

Concernant l’attitude que doivent avoir les militaires français en Afghanistan, Mgr Ravel a mis en avant la difficulté « d’avoir le comportement juste », c’est dire de « respecter la culture et la réligion afghanes sans pour autant se mettre en position d’apostasie, ce qui ne nous ferait pas grandir aux yeux des musulmans ». « Je peux vous affirmer que la présence de nos aumôniers en Afghanistan est perçue comme un signe positif par bon nombre d’Afghans qui ont plus de respect pour les croyants que pour des gens sans Dieu » a-t-il ajouté.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]