La marine australienne a des problèmes de personnels

Le HMAS Canberra sera le plus grand navire de la Royal Australian Navy jamais mis en service. Ce bateau de 25.000 tonnes, équivalent au Bâtiment de projection et de commandement (BCP) français de la classe Mistral, a été lancé le 17 février dernier dans les chantiers navals d’El Ferrol, appartenant au constructeur espagnol Navantia. Et un second exemplaire, le HMAS Adelaide, est attendu à l’horizon 2015.

Par ailleurs, la marine australienne va voir ses capacités grandement renforcées dans les années qui viennent, conformément aux recommandations du Livre blanc sur la défense publié en 2009 par Canberra. Ainsi, d’ici à 2030, elle devrait obtenir 20 corvettes, 3 destroyers de la classe Hobart ainsi que deux douzaines d’hélicoptères et voir ses 8 frégates de classe Anzac remplacée et sa flotte de sous-marins doubler.

Bref, comparé, par exemple, à leurs homologues britanniques, les marins australiens devraient avoir le sourire. Seulement voilà, disposer de 12 sous-marins au lieu de 6 comme c’est le cas actuellement, c’est bien. A condition d’avoir assez de monde pour les mettre en oeuvre. Et cela risque d’être compliqué car la marine australienne manque déjà de sous-mariniers pour armer les bâtiments qu’elle a en sa possession.

Selon le quotidien Canberra Times, la Royal Australian Navy n’a assez d’équipages que pour 3 de ses 6 sous-marins de la classe Collins. Cela étant, c’est déjà mieux qu’en 2009, où un seul bâtiment avait pu prendre la mer.

« L’objectif de la marine est de disposer de 4 équipages de sous-marins, à différents stades de leur cycle normal de formation, entretien et réparation » a expliqué un porte-parole du ministère australien de la Défense.

Mais les sous-marins ne sont pas les seuls à être touchés par le manque d’effectifs. Le problème de la marine australienne est qu’elle manque de mécaniciens. C’est du moins ce qu’a révélé un rapport interne récemment évoqué par The Australian.

« La situation actuelle a atteint un niveau d’urgence et un caractère critique qui ne peuvent pas être surestimés » affirme ce rapport, établi en novembre 2009. « La marine pourrait connaître des difficultés en raison de la mauvaise gestion des mécaniciens » poursuit le document. Et cela a été démontré lors du passage du cyclone Yasi, sur le Queensland : les trois bâtiment de la flotte amphibie de la Royal Australian Navy n’ont pas été en mesure de prendre la mer pour participer aux opérations de sauvetage.

Le rapport s’inquiète également des compétences des techniciens, qui ne sont pas préparés à « faire face aux défis des nouveaux bâtiments modernes, commes les destroyers, les bâtiments amphibies et les sous-marins ».

A cela s’ajoute un « grave » problème moral qui en découle. « L’attitude négative de certains marins est cancéreuse et peut rapidement affecter de larges secteurs du système de soutien de la flotte, touchant de nombreux jeunes marins avant même leur premier départ en mer » ajoute le document.

Quant aux causes de cette situation, le rapport cite les conséquences des précédentes réformes et autres coupes budgétaires qui ont eu lieu au cours des 20 dernières années et qui ont « fragmenté, dilué et diminué les ressources de la marine » australienne. Une autre raison tient à la démographie de l’Australie et au vieillissement de sa population, ce qui complique le recrutement. Et cela ne va pas s’arranger à l’avenir.

Cela étant, pour faire face à l’urgence, un « plan d’assainissement » a été lancé, sur la base des recommandations faites par le rapport. Il consiste notamment à revoir de fond en comble la gestion des ressources humaines de la marine australienne, à donner plus de gratifications aux personnels techniques et de recruter davantage.

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