Israël va augmenter ses dépenses militaires

Le vent constestataire qui s’est levé en Tunisie a donc balayé le régime du président Hosni Moubarak en Egypte, plongeant ainsi les dirigeants israéliens dans l’incertitude et avec la crainte d’une prise du pouvoir, au Caire, par les Frères musulmans, lesquels ont inspiré idéologiquement le Hamas palestinien, actif dans la bande de Gaza. Et si cela doit arriver, alors Israël perdrait un partenaire clé dans la région.

A cela s’ajoute la pression du Hezbollah au Liban. La semaine passé, le chef de la milice chiite libanaise, Hassan Nasrallah, a promis de venger la mort d’un ses responsables militaires, Imad Moughnieh, tué vraisemblablement par le Mossad à Damas, en février 2008.

« Je dis aux dirigeants et généraux sionistes, où que vous soyez dans le monde, à n’importe quel moment, prenez garde à vos têtes car le sang d’Imad Moughnieh n’a pas été versé en vain », a-t-il ainsi menacé, la semaine passée.

Et qui dit Hezbollah, dit Téhéran et Damas… A propos de l’Iran, deux bâtiment de guerre iraniens – un patrouilleur et un navire de ravitaillement et de soutien de 33.000 tonnes – doivent se rendre en Syrie en emprutant le canal de Suez. Et, l’Egypte a autorisé le passage de ces deux bateaux de la marine iranienne, ce qui est inédit depuis 1979. D’où la réaction du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.

« La composante sécuritaire est indispensable à tout accord de paix et nous sommes aujourd’hui témoins de l’instabilité de la région dans laquelle nous vivons et que l’Iran tente d’exploiter afin d’étendre son influence en dépêchant deux navires de guerre à travers le canal de Suez », a-t-il ainsi déclaré. « Les besoins de sécurité d’Israël vont augmenter, a-t-il averti à l’ouverture du conseil des ministres, et le budget de la défense devra augmenter en conséquence », a-t-il encore ajouté.

Outre le contexte géostratégique devenu plus incertain pour Israël, il y a également la nécessité de protéger les gisements de gaz offshore de Tamar et Léviathan, découverts à 130 km au large d’Haïfa et dont l’appartenance est contestée notamment par le Liban. Les réserves estimées de ces deux sites seraient supérieures à 8 milliards de m3, ce qui couvrirait 70% des besoins israéliens en électricité.

« Il ne fait pas de doute que ces ressources constituent un objectif stratégique auquel les ennemis d’Israël vont tenter de porter atteinte, et j’ai décidé qu’Israël défendrait ses ressources », avait affirmé Benjamin Netanyahou, le 18 janvier dernier. Aussi, la marine israélienne prépare des plans pour assurer la défense de ces gisements. Selon le journal Yédiot Aharonot, cela pourrait coûter entre 40 et 70 millions de dollars.

Pour le moment, l’ampleur de la hausse de ces dépenses militaires israéliennes n’est pas encore connue. Le budget de la Défense représente déjà près de 7% du PIB israélien, ce qui représente un peu plus de 10 milliards de dollars, auxquels viennent s’ajouter les 2,7 milliards d’aide militaire américaine.

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