Les Forces armées en Guyane mobilisées pour le 200ème tir d’Ariane-5

Le lanceur européen Ariane effectuera son 200ème vol de son histoire, ce 15 février, depuis la base de Kourou, en Guyane. Ainsi, il devrait mettre sur orbite, à 23h08 (heure française), le vaisseau cargo « Johannes-Kepler », un engin de 20 tonnes qui doit ravitailler le Station spatiale internationale (ISS), au terme d’une course-poursuite d’une semaine.

Ce véhicule de transfert automatique (ATV) est programmé pour s’arrimer automatiquement à l’ISS à une vitesse de 28.000 km/h, avec, de surcroît, une précision de l’ordre de 2cm. Il s’agit aussi de l’objet le plus lourd jamais mis en orbite par la fusée Ariane.

Comme à chaque lancement du lanceur européen, les Forces armées en Guyane (FAG)seront mobilisées dans le cadre de la mission « Polfus », avec notamment le 3ème Régiment Etranger d’Infanterie (*), le centre de contrôle militaire 06.967, l’Escadron d’hélicoptère d’outre-mer 00.068, un Falcon 50 de la flotille 24F, le patrouilleur La Gracieuse et la vedette côtière (VCSM) Organabo de la Gendarmerie maritime.

« Ils effectuent, dès la veille du tir, des missions de surveillance des approches maritimes et de survol du site de lancement, un périmètre placé sous haute protection. Le but est de s’assurer qu’aucun bateau ne circulera dans la zone le jour du lancement, en raison des risques liés aux retombées des propulseurs du lanceur » précise le ministre de la Défense.

Sauf que la raison d’être de ce dispositif doit avoir une autre raison. Ancien policier de la Direction de la surveillance du territoire (DST), personnage clé du Karachigate, avec son rapport intitulé « Nautilus » qui a révélé l’affaire des commissions non versées, Claude Thévenet s’est inspiré de faits réels pour « Opération Dédale », un de ses romans publiés en 1999 par les éditions Flammarion. C’est du moins ce qu’il avait confié, à l’époque, au Figaro, au sujet de son livre dont le thème évoquait le sabotage de la fusée Ariane et la présence d’un chalutier bardé d’équipements électroniques lors du tir du lanceur européen.

« Le chalutier a bel et bien existé, je suis formel » avait-il indiqué au quotidien. « Il portait un nom russe mais était américain et, effectivement, muni de nombreux et sophistiqués systèmes électroniques. Il a été chassé par un Bréguet Atlantique alors qu’il se trouvait juste à l’endroit où devant se séparer les deuxième et troisième étages. J’ignore qui l’avait précisément armé. L’équipage de l’avion l’a pris en photo » avait-il expliqué.

Reste qu’Ariane a toujours donné beaucoup de travail aux service de contre-espionnage français… Et certains de ses échecs ont été mis – à tort ou à raison – sur le compte d’actes malveillants. Il faut dire que ce lanceur a mis un terme au monopole des Etats-Unis en matière de lancement de satellites. Et l’URSS n’était pas en reste, à l’époque où elle existait encore. En 1987, la DST avait démantelé un réseau d’espions soviétiques qui s’intéressait d’un peu trop près au moteur cryogénique du troisième étage de la fusée européenne.

(*) Et non le 2ème REI de Nîmes

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