La gendarmerie va mener la bataille du rail

L’envolée du prix des matières premières n’a pas seulement des conséquences sur les prix des produits manufacturés : elle en a également sur le trafic de la SNCF. En effet, pour profiter du renchérissement des métaux, certains ont trouvé le filon en aller voler des câbles sur les lignes de chemin de fer, ce qui provoque à la fois des retards pour les trains – et donc pour les voyageurs – et un gros manque à gagner pour la compagnie nationale.

En 2010, la SCNF a déploré, plus de 230 vols de câbles, soit quatre fois plus par rapport à l’année précédente. Et ce sont plusieurs dizaines de millions d’euros qui se sont ainsi envolés, ce qui a provoqué 5.833 heures de retards pour les clients de la compagnie de chemins de fer.

La semaine passée, le vol de 50 mètres de cuivre dans le Val-d’Oise a provoqué l’annulation de trois voyages par TGV et d’un par Thalys et perturbé les déplacements de 25.000 usagers.

Pour remédier à ce fléau, il est prévu de poser des puces électroniques sur les câbles convoités, ce qui permettrait de suivre leurs traces. Mais en attendant, la solution passe par une surveillance accrue du réseau pour éviter les vols. Et c’est là qu’interviennent les gendarmes.

En effet, ce 14 février, la SCNF a signé une convention avec la gendarmerie nationale pour surveiller les voies et les infrastructures. Selon le document, les gendarmes vont consacrer une partie de leur temps à la surveillance exclusive de 30.000 km de voies, en se concentrant notamment sur les points sensibles du réseau ferroviaire, c’est à dire sur ceux qui sont les plus accessibles aux voleurs de métaux ou encore qui sont situés dans les zones où la délinquance est importante.

Pour cela, les 48 hélicoptères de la gendarmerie (Ecureuil, EC-135 et EC-145) vont être particulièrement mis à contribution puisqu’ils effectueront 100 heures de vol dans le cadre de cette convention.

Ainsi, l’EC-135 d’Eurocopter, entré en service au sein de la gendarmerie à l’automne 2008, sera à la pointe de la lutte contre les voleurs de métaux grâce à sa caméra capable de lire une plaque d’immatriculation à plus de 1.000 m d’altitude et son phare ultra-puissant, pouvant éclairer un stade à 300 m de hauteur.

La surveillance par hélicoptère des points sensibles du réseau ferré n’est qu’un aspect de la convention signée avec la SNCF, puisque des personnels de la compagnie (Suveillance générale, ou Suge) et des gendarmes au sol seront mobilisés.

Selon l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI), le courbe des interpellations a suivi celle des vols de métaux. Près de 40% de ces derniers ont été commis par des « itinérants étrangers », 20% par des « itinérants français » et 40% par des malfrats locaux qui ont profité d’un effet d’aubaine.

La lutte contre cette pratique se joue aussi sur le terrain législatif, avec l’adoption d’une mesure à la portée toutefois limitée. Un décret a en effet fixé à 500 euros maximum le paiement en liquide de métaux, contre 3.000 euros auparavant. Seulement voilà, rien n’empêche de se faire payer en plusieurs fois.

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