Mauvais signe pour le Rafale au Brésil?

« Mais on s’autorise à penser dans les milieux autorisés qu’un accord secret pourrait être signé ». Cette phrase tirée d’un sketch de Coluche illustre la dernière information concernant le contrat F-X2 visant à doter les forces aériennes brésiliennes de 36 avions de combat multi-rôles.

On le sait, l’ancien président Lula, favorable au Rafale de Dassault Aviation, a quitté le pouvoir en laissant le dossier à Dilma Rousseff, celle qui lui a succédé le 1er janvier dernier. Cette dernière a annoncé, après son entrée en fonction, vouloir réexaminer les offres faites par les trois postulants à l’appel d’offres brésilien, lesquels sont, outre le constructeur français, Saab avec le Gripen et Boeing, qui a proposé son F18.

Et un peu plus d’un mois après, une dépêche de l’agence Reuters laisse entendre que le choix de la présidente brésilienne est arrêté. A la faveur d’une rencontre, le 7 février, avec le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, elle aurait déclaré que « le F18 est le meilleur des trois avions finalistes ».

Le conditionnel est de mise puisque cette confidence a été faite par des « sources proches du dossier », d’autant plus que la justification de ce choix serait l’amélioration des relations entre Washington et Brasilia. Il y a tout de même d’autres moyens d’entretenir de bons rapports diplomatiques avec un pays sans pour autant être obligé d’acheter les avions d’un de ses avionneurs, qui est une démarche qui s’inscrit dans le long terme et qui obéit à d’autres considérations.

Pour l’instant, rien n’est officiel et la présidence brésilienne a refusé de commenter l’information donnée par l’agence Reuters, qui précise par ailleurs que le choix de l’appareil sera fonction du transfert de technologies vers le Brésil consenti par les trois concurrents. Et sans nul doute que le prix sera également un facteur déterminant.

Quoi qu’il en soit, cet appel d’offres a plusieurs fois fait l’objet de signaux contradictoires, par organes de presse interposés. En janvier 2010, le quotidien Folha de Sao Paulo indiquait que le Gripen était arrivé en tête des évaluations des forces aériennes brésiliennes, le Rafale arrivant troisième. Quelques mois plus tard, le Correio Braziliense, affirmait le contraire, plaçant l’avion de Dassault à la première place.

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