Accord de coopération spatiale entre la France et les Etats-Unis

En déplacement aux Etats-Unis, le ministre français de la Défense, Alain Juppé, doit signer, ce 8 février, un accord de coopération spatiale avec Robert Gates, son homologue américain.

Comme celui conclu entre les Etats-Unis et l’Australie en novembre 2010, ce texte concerne la surveillance des débris spatiaux en orbite, laquelle passera par des échanges d’informations afin de notamment protéger les satellites militaires.

L’accumulation de ces débris en orbite atteint un seuil préoccupant, à tel point que l’Office des Nations unies pour les affaires spatiales (UNOOSA) a établi, en 2009, une liste de directives afin de tenter de la juguler. Sans trop de succès pour le moment.

Il est estimé qu’environ 370.000 débris, provenant en majeure partie de fusées, évoluent dans l’orbite basse de la terre, entre 800 et 1.000 kilomètres d’altitude, c’est à dire à la distance où sont localisés plus d’un millier de satellites.

Dans un récent rapport, le Pentagone a prévenu du risque de « réaction en chaîne incontrôlée » à partir de la collision de deux engins spatiaux, laquelle produirait des milliers d’autres débris susceptible de détuire à leur tour d’autres satellites.

La menace d’un tel enchaînement pourrait coûter la bagatelle de 250 milliards de dollars, avec, en prime, la disparation des servives de télécommunications ou et de prévisions météorologiques. Et pour l’aspect militaire, ce sont les systèmes d’imagerie spatiale et détection ou encore le suivi des troupes qui pourraient être ainsi impactés.

« Il y a plus de débris dans l’espace et il y a des pays qui développent des capacités spatiales qui peuvent être utilisées contre nous. C’est pourquoi cette stratégie met l’accent sur la nécessité de protéger nos capacités, notre base industrielle et le domaine spatial lui-même » a commenté Gregory Schulte, le secrétaire de la Défense adjoint à l’espace, lors de la publication de la National Security Space Strategy.

Qui plus est, cette situation n’ira pas à s’arrangeant dans l’avenir. Et c’est sans compter sur une autre menace en cas de guerre : celle consistant à détruire des satellites militaires. La Chine a acquis cette capacité, en janvier 2007, en envoyant un missile sur un vieil engin.

Pour éviter ce scénario catastrophe, la solution passe par la surveillance des débris en orbite. Les militaires français connaissent d’ailleurs bien le sujet puisqu’ils ont perdu le satellite CERISE (Caractérisation de l’Environnement Radioélectrique pour un Instrument Spatial Embarqué) en 1996, à cause d’une collision avec un reste d’une fusée Ariane utilisée dix ans plus tôt pour lancer Spot-1.

Le Centre national d’études spatiales (CNES) suit ainsi, en permanence, les 18 satellites dont il a la charge, via une équipe dédiée située à Toulouse qui calcule les risques de collision et prend des mesures de pilotage. Quant au Pentagone, il surveille les évolutions de 22.000 débris en orbite.

Photo : La collision du satellite CERISE avec un débris en orbite (c) CNES

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