L’ancien élu se prenait pour un officier de la Direction du renseignement militaire

Drôle d’histoire relatée par le quotidien Sud Ouest que celle de cet ancien conseiller municipal socialiste de Mont-de-Marsan. En novembre dernier, ce dernier avait été arrêté et poursuivi pour escroquerie, faux et usage de faux.

Cet ancien élu, Jean-Philippe Guérini, est en effet impliqué dans deux affaires pas très claires. La première concerne l’achat d’un 4×4 BMW auprès d’un particulier avec des chèques falsifiés d’une banque suisse. Le vendeur ayant porté plainte, les policiers en charge du dossier ont alors voulu le convoquer par téléphone. Peine perdue puisque le suspect leur indique qu’il est en mission à Prague pour le compte de l’ambassade et du ministère de la Défense.

La seconde affaire a trait à l’acquisition d’une maison sur l’Île de Ré, d’une valeur de 700.000 euros, pour laquelle Jean-Philippe Guérini avait engagé sa société (JPHG) en nom propre ainsi que sa maîtresse de l’époque. Et c’est cette dernière qui a fait une découverte en faisant les poches de son amant.

Ainsi, l’ancien élu portait sur lui des documents selon lesquels il était colonel de réserve à la fois de la Direction du renseignement militaire (DRM) et de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), ce qui lui permettait de justifier ses absences auprès de sa conquête. Bien évidemment, aucune de ces attestations n’étaient vraies et les deux agences de renseignement du ministère de la Défense n’ont entendu parler de Jean-Philippe Guérini, si ce n’est, désormais, par la chronique judiciaire.

Repéré en novembre 2010 grâce à la plaque minéralogique de son 4×4, avec lequel il avait eu un accrochage suivi d’un délit de fuite quelques semaines plus tôt, Jean-Philippe Guérini avait fini par reconnaître les faits devant les policiers. Une expertise psyschiatrique avait alors décelé une « tendance à la mythomanie ».

Jugé par le tribunal correctionnel de Mont-de-Marsan, la semaine passée, l’ancien conseiller municipal, qui ne s’est pas présenté à son procès, a écopé d’une peine de six mois fermes de prison pour « escroquerie ».

Quoi qu’il en soit, cette affaire montre une nouvelle fois la fascination que peut exercer le monde des « barbouzes » sur des individus sujets à la mythomanie. Le cas de cet élu n’est pas le premier et il ne sera certainement pas le dernier. Cela étant, la vision qu’ils ont de l’agent de renseignement est toujours aussi éloignée de la réalité, leur référence restant James Bond ou Malko Linge. Le quotidien d’un analyste de la DRM ou d’un membre du service action de la DGSE n’est pas fait de comptes en suisse, de voitures de luxe ou de villas de prestige.

Enfin, la naïveté de celles et ceux qui croient, à un moment donné, être en présence d’un officier de la DGSE ou de la DRM (et pourquoi pas de la CIA tant qu’on y est) devraient avant tout se demander s’il est normal qu’un espion clame à qui veut l’entendre qu’il est en mission secrète.

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