Le Pentagone devra faire des économies

Depuis 2001, le budget américain de la défense a plus que doublé, pour représenter, actuellement, près de 40% des dépenses militaires mondiales, avec 724,6 milliards de dollars pour l’exercice 2011, dont 158,7 milliards alloués aux opérations en Afghanistan et en Irak.

L’été dernier, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, avait indiqué vouloir mettre en place un plan d’économies afin de limiter à 3% par an la progression du budget du Pentagone. Il s’agissait alors de passer en revue les programmes d’armement en cours et de réaliser des restructurations. L’enjeu était de se ménager une marge de manoeuvre suffisante pour maintenir les capacités opérationnelles tout en modernisant les forces armées.

Finalement, un plan d’économies sera bel et bien appliqué au Pentagone mais les ressources qu’il permettra de dégager ne seront pas réinvesties au seul profit de l’armée américaine.

En effet, pour la période allant de 2012 à 2016, il est prévu d’économiser plus de 154 milliards de dollars, dont 78 milliards seront reversés afin de limiter l’abyssal déficit budgétaire américain. Pour autant, les ressources du Pentagone devrait augmenter, mais beaucoup moins vite que prévu.

Pour Robert Gates, le temps de la « culture de financement sans fin » est désormais terminée, pour laisser la place à une « culture d’économies et de modération ». Ainsi, en 2012, les dépenses militaires américaines, hors opérations extérieures, s’éleveront à 553 milliards de dollars, soit 5 de plus qu’en 2011 mais 13 de moins par rapport à ce qui avait été initialement prévu.

« Le Pentagone ne peut pas se croire à l’écart de la surveillance et de la pression dont le reste du gouvernement fait l’objet » a expliqué, le 6 janvier, Robert Gates. « La situation budgétaire désespérée du pays et la menace qu’elle représente pour la crédibilité et l’influence de l’Amérique dans le monde ne feront qu’empirer tant que l’Etat fédéral n’aura pas mis de l’ordre dans ses finances » a-t-il poursuivi.

Pour atteindre cet objectif de 154 milliards d’économies, plusieurs programmes vont être soit annulés, soit suspendus, le temps d’attendre des jours meilleurs. Et ce sont les Marines qui devraient être les plus touchés, avec l’arrêt de leur futur véhicule blindé d’assaut amphibie et la mise « sous surveillance » de la version STOVL du F35 de Lockheed-Martin qui leur était destinée. A ce propos, l’on peut se demander si cette dernière a encore un avenir, avec l’annulation de la commande britannique, au profit du F35C navalisé et la possible réduction de cible de l’Italie.

Par ailleurs, le nombre de généraux va diminuer tandis que les salaires des employés civils du Pentagone vont être gelés. Et les cotisations des retraités au système d’assurance maladie des militaires (Tricare) vont, quant à elles, augmenter.

Enfin, les forces terrestres vont changer de format une fois que les opérations en Irak, mais surtout en Afghanistan, le permettront, c’est à dire après 2014. L’US Army devrait perdre 27.000 hommes sur les 569.000 qu’elle compte. Le Corps des Marines n’échappera pas, là encore, au coup de rabot, avec une diminution de ses effectifs comprise entre 15.000 et 20.000 personnels.

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