Pour le président Sarkozy, la défense reste une priorité

Cette année, à l’occasion de ses voeux adressés aux armées, le président Sarkozy s’est rendu sur la base aérienne de Saint-Dizier, à partir de laquelle sont mis en oeuvre les Rafale de l’armée de l’Air.

Après avoir rencontré les personnels des escadrons de la base en compagnie du ministre de la Défense, Alain Juppé, du chef d’état-major des armées, l’amiral Edouard Guillaud, et du chef d’état-major de l’armée de l’Air, le général Jean-Paul Palomeros, le président a prononcé sa traditionnelle allocution adressées aux militaires et aux personnels civils de la défense.

Pour commencer, le chef de l’Etat a rendu hommage à la mémoire des 22 militaires français tués lors d’opérations extérieures au cours de l’année 2010, ainsi qu’au courage de ceux qui sont revenus blessés de ces théâtres.

Le président Sarkozy a assuré le soutien de la nation à ces derniers, de même qu’aux familles endeuillées. Il a également souligné l’importance d’une « chaîne médicale performante », capable de prendre en charge les blessés au plus près des zones de combat.

Rappelant que les opérations sont « la finalité des armées », le président Sarkozy a notamment évoqué l’engagement militaire de la France en Afghanistan, ainsi que la protection des ressortissants français en Côte d’Ivoire.

Pour le premier théâtre, le chef de l’Etat a indiqué que la mission du contingent de 4.000 hommes qui y est actuellement déployé « sera achevée quand les autorités afghanes seront en mesure d’assurer seules la sécurité de leur pays, permettant à un Afghanistan stable et en paix de rejoindre la communauté internationale ».

Le président Sarkozy s’est attaché à faire le tableau de la situation en Afghanistan. « Le transfert progressif des responsabilités opérationnelles aux forces afghanes est amorcé, les conditions de sécurité indispensables pour permettre à l’économie de se développer progressent » a-t-il affirmé. Toutefois, « beaucoup de chemin reste bien sûr à parcourir et nous ne voilons pas la face, cette mission reste très dangereuse, voire même meutrière » a-t-il tempéré.

Le président a évoqué l’action des militaires français dans leur zone de responsabilité et a affirmé que leurs efforts ne sont « pas vains ». « Peu à peu, avec méthode, avec obstination, nos forces réduisent sur le terrain l’initiative de l’adversaire et rendent chaque jour un peu plus probable le retour à une vie normale pour les Afghans » a-t-il déclaré, en soulignant la difficulté de la tâche, qui demande une « action quotidienne dans la durée » et qui exige de « la patience », de la « persévérance » et du « courage ».

Quant à la Côte d’Ivoire, qui focalise l’attention en raison de la crise politique dont elle est le théâtre, le président Sarkozy a une nouvelle fois exprimé son soutien à Alassane Ouattara, lequel a été reconnu vainqueur du dernier scrutin présidentiel par la communauté internationale, ce que conteste que le président sortant, Laurent Gbagbo, qui s’obstine à rester au pouvoir. Pour autant, le chef de l’Etat a rappelé, sans ambiguïté, que les 900 militaires français du bataillon Licorne déployés dans le pays « n’ont pas vocation à s’ingérer dans affaires intérieures » ivoiriennes et qu’ils agissent « en vertu d’un mandat des Nations unies ».

Le président a prévenu que l’année 2011 serait une nouvelle fois riche en missions pour les militaires français. D’où l’hommage qu’il leur a rendu, étant « bien conscient que le maintien d’un tel niveau d’activité opérationnelle est une véritable performance et cela d’autant plus » qu’ils sont « engagés, depuis 3 ans, dans une réforme sans précédent dont l’ampleur et l’enjeu sont absolument considérables ».

Le chef de l’Etat a tenu à souligner le « travail accompli jusqu’à présent », qu’il estime « exemplaire ». Pour lui, la modernisation de l’outil de défense doit permettre « l’adaptation » des armées françaises « aux exigences et aux menaces du XXIème siècle », d’où le choix politique, qu’il a fait avec « le gouvernement et le Parlement » de « faire de la défense une priorité ».

Le locataire de l’Elysée a ainsi rappelé les 377 milliards d’euros programmés pour la période 2008-2020 ainsi que le « strict » respect des « tranches annuelles de la Loi de Programmation Militaire » en 2009 et en 2010, et cela, « malgré les difficultés budgétaires formidables que nous avons rencontrées ».

Le président a indiqué que le « budget de la défense a évolué à un rythme supérieur à l’évolution du rythme du budget général » lors de ces deux dernières années et que ce sera encore le cas en 2011, « compte tenu des recettes exceptionnelles qui sont prévues », mais qui tardent toujours à rentrer, cela dit… Ces dernières doivent en théorie compenser l’effort de 3,6 milliards d’euros demandé au ministère de la Défense, au titre de la lutte contre les déficits publics.

Aussi, Nicolas Sarkozy entend bien que « la priorité accordée à la défense demeure, quelles que soient les difficultés, quelle que soit la rigueur de nos choix » car, selon lui, « les missions confiées » aux armées « sont vitales pour le pays ». Et pour cela, les militaires ont « besoins des meilleurs équipements pour mener à bien » leur mission.

Le président Sarkozy a par ailleurs justifié la suppression de 54.000 postes ainsi que les femetures de bases et de régiments, en déclarant que c’était « le prix à payer pour avoir un outil de défense performant ». « Il vaut mieux un peu moins d’effectifs et davantage d’équipements, et d’équipements modernes » a-t-il argumenté.

Après avoir rappelé le rôle que doit tenir la France sur la scène internationale, en raison de sa position de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, le président de la République a souligné la nécessité de disposer d’une armée « pleinement opérationnelle » pour remplir une « mission essentielle ». Et de promettre aux militaires : « en tant que chef des armées, j’entends que vous ayez les moyens d’assurer cette mission. »

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