Des photos de l’avion furtif chinois J-20 diffusées

En 1997, l’US Navy avait annoncé que la Chine travaillait sur un programme d’avion furtif. Depuis, les informations concernant ce projet ont été rares et difficiles à vérifier. Mais on en sait désormais un peu plus avec la diffusion récente, sur des forum chinois, de photographies prises vraisemblablement pendant des essais de roulage à grande vitesse d’un appareil appelé J-20.

A première vue, cet avion présente quelques similitudes avec le F-22 Raptor américain et le T-50 russe, développé en collaboration avec l’Inde. Et ses dimensions laissent supposer qu’il pourrait plus s’agir d’un bombardier qu’un avion de supériorité aérienne.

Quant à sa propulsion, elle est assurée par deux moteurs, vraisemblablement des Saturn 117S, prévus notamment pour équiper l’avion furtif russe ainsi que le Su-35 et dont la Chine a fait part de son souhait d’en commander en grande quantité lors du récent salon aéronautique de Zhuhai. Mais là encore, rien n’est vraiment certain. Il est possible que les ingénieurs chinois pensent à doter cet appareil de réacteurs de fabrication locale, à savoir les WS-10 et WS-15, dont on ignore encore l’état de leur développement.

Si l’on peut nourrir quelques réserves sur la réalité de ce programme en pensant au tableau du peintre belge Magritte représentant une pipe, avec la légende « ceci n’est pas une pipe » et en se disant ainsi que ces photographies ne signifient pas forcément que le J-20 soit à même de concurrencer un jour les avions de la même génération développés aux Etats-Unis et en Russie, l’on peut toutefois s’interroger sur les capacités industrielles chinoises en matière d’aéronautique.

En effet, la Chine dépend d’apports extérieurs pour développer ses propres appareils, qu’ils soient civils, comme l’ARJ21 ou militaires, tels que le JC-1/JF-17 Thunder et le J-10, équipés de réacteurs russes, ou encore le L-15, fruit d’une coopération avec Yakovlev. Les avions conçus en Russie ont été d’ailleurs beaucoup copiés par les industriels chinois. C’est notamment le cas du J-11, qui ressemble à s’y méprendre au SU-27.

L’industrie aéronautique chinoise présente, du moins le croyait-on jusque-là, des lacunes, surtout au niveau de l’électronique et des moteurs d’avion. Aussi, et si l’on écarte l’idée d’une éventuelle manipulation avec ces clichés du J-20, il se pourrait qu’elle ait accompli des progrès notables, ce qui ne serait guère étonnant.

« La rapidité de la montée en puissance des capacités chinoises dans l’aérospatiale a clairement été une surprise. En une vingtaine d’années seulement, et malgré le désordre créé par la Révolution culturelle, le pays est passé de statut de simple reproducteur de modèles soviétiques à celui de producteur et concepteur émergent » a noté Bertrand Slaski, de la Compagnie européenne d’intelligence stratégique (CEIS), dans le dernier hors serie de la revue DSI.

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