Avions ravitailleurs : Un sénateur veut une enquête sur l’erreur de l’US Air Force

En novembre dernier, l’on apprenait que l’US Air Force avait commis une erreur en mélangeant les courriers destinés aux deux concurrents, à savoir EADS et Boeing, qui ont soumis une offre pour tenter de remporter le contrat de 35 à 40 milliards de dollars visant à remplacer ses avions ravitailleurs KC135.

Les enveloppes en cause contenaient les évaluations techniques des appareils concurrents. Seulement, après enquête, il s’est avéré qu’EADS avait consulté le courrier qui était en fait destiné à Boeing et avait eu ainsi connaissance des évalutions techniques du KC-767.

Pour faire bonne mesure, l’US Air Force a assuré, au début de ce mois, que le constructeur américain aurait accès au même type d’informations portant sur le KC45, l’avion proposé par son concurrent européen. Quant aux deux auteurs de cette erreur, ils ont depuis été écartés du dossier.

Comme les offres ont déjà été déposées et qu’il n’est plus possible de les modifier, cette erreur, aussi regrettable soit-elle, ne devrait pas avoir de conséquences sur la suite de la procédure. Seulement, Boeing, qui s’attend à perdre le marché après avoir pris connaissance de l’avis de l’US Air Force sur l’appareil proposé par EADS, n’a pas exclu de déposer une plainte.

Et cette affaire devrait faire prochainement l’objet d’une enquête parlementaire. Telle est, en tout cas, l’intention du sénateur démocrate Carl Levin, le président de la commission des forces armées du Sénat américain. A cette fin, il compte se livrer à des auditions de personnes concernées dans le courant du mois de janvier.

Cette initiative a été saluée par Boeing. « Nous sommes disposés à répondre à quelques questions, que ce soit de la commission des forces armées du Sénat, en audition ou sous toute autre forme » a fait savoir, le 22 décembre; un porte-parole de l’avionneur américain.

L’annonce du sénateur Carl Levin est intervenue après le rejet par le Sénat d’un projet de loi visant à prendre en compte les subventions obtenues par EADS dans l’évaluation de l’US Air Force. Le débat a révélé, une fois de plus, l’opposition entre les élus des Etats où les deux concurrents sont implantés.

L’échec du texte est dû à une objection déposée par le sénateur républicain Jeff Sessions, élu de l’Alabama, où EADS prévoit de construire ses avions ravitailleurs le cas échéant. Le parlementaire s’est dit « convaincu que l’avion » du groupe européen est « supérieur, plus grand, plus récent, plus efficace ».

De son côté, Patty Murray l’élue démocrate de l’Etat de Washington, où sont installées les usines de Boeing, avait estimé que les subventions accordées à EADS ne « sont pas seulement illégales » mais aussi « profondément injustes et non concurrentielles ». Cette année, l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), a renvoyé dos à dos les deux constructeurs, chacun des deux ayant bénéficié d’aides publiques.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]