Le Malin va être transformé en patrouilleur

Dans l’attente du lancement du programme BATSIMAR (Bâtiment de surveillance et d’intervention maritime), la situation de la flotte des patrouilleurs de la Marine nationale devient préoccupante. Plusieurs P400 ayant été désarmés – ou sont en passe de l’être -, la Royale aura à l’avenir de plus en plus de difficultés à assurer les missions dites de souveraineté sur les 11 millions de km2 que compte la Zone économique exclusive française.

En attendant, et avec l’ancienneté des neuf avisos de la classe d’Estiennes d’Orves, transformés en patrouilleurs de haute-mer en 2009, il faut trouver des rustines pour faire la jointure avec l’arrivée de nouveaux bâtiments.

La mise à la disposition de l’OPV Hermes, construit par DCNS, au profit de la Marine nationale en est une. Et la transformation du Malin en patrouilleur de haute-mer en est une autre.

Initialement, Le Malin n’était pas appelé à être utilisé par la marine française. Ce navire de 1.000 tonnes et de 50 mètres de long a en effet connu une destinée singulière. Construit en Pologne par les chantiers navals de Gdansk, il entame sa carrière en 1997 en tant que bateau de pêche pour le compte d’un armateur norvégien et sous le nom de Caroline Glacial.

Spécialisé dans la pêche à la légine, un poisson très apprécié en Asie, il change plusieurs fois de propriétaire et de pavillon afin sans doute de brouiller les pistes pour une raison simple : ses activités sont tout simplement illégales. En juin 2004, rebaptisé « Apache », il est arraisonné aux Kergelen par le patrouilleur austral Albatros.

Du coup, l’Apache est contraint de rallier l’île de La Réunion. Seulement, étant donné qu’il est en parfait état, la Marine émet le souhait de le garder afin de le faire naviguer sous ses propres couleurs. Ce qu’elle obtiendra après une décision de justice.

Il est alors envisagé que l’Apache – rebaptisé le Malin – puisse servir de bâtiment base au commando Hubert, en remplacement du Poseidon. Mais ce projet est abandonné. Finalement, il sera donc transformé en patrouilleur de haute-mer, puis ensuite affecté à La Réunion, d’où il mènera des missions de contrôle des pêches, de renseignement et de lutte anti-pollution.

La transformation du Malin, qui passe notamment par l’ajout de deux mitrailleuses 12,7 mm, d’une armurerie et d’une soute à munitions, a été confiée à l’entreprise Piriou. Cette dernière  vient récemment de décrocher d’autres contrats auprès de la Marine nationale, puisque le Service de Soutien de la Flotte (SSF) vient de lui confier, pour 30 millions d’euros sur 10 ans, le Maintien en Condition Opérationnelle (MCO) pour les 2 bâtiments d’instruction à la navigation de type Glyscine et les 8 autres de type Léopard.

Photo : Le Malin (c) Marine nationale

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