Le sous-marin indien Arihant prendra l’alerte nucléaire en 2012

En février 2008, l’Inde procédait avec succès au tir d’un missile balistique K15 depuis une plate-forme sous-marine, près de la ville de Visakhapatnam. Cet essai avait fait alors entrer le pays dans le cercle très fermé des pays disposant d’une telle capacité.

En effet, tirer un missile depuis un sous-marin suppose plein de difficultés, à commencer par rééquilibrer le submersible une fois qu’il a lancé l’engin de plusieurs tonnes en compensant la perte de masse induite. Ensuite, il reste à régler le problème de l’allumage du missile quand il est à peine éjecté de son silo.

Jusqu’avant cet essai indien, seuls trois pays maîtrisaient cette capacité : la France, la Russie et les Etats-Unis. Les Britanniques, dont la dissuasion repose pourtant sur une force océanique, ont bénéficié d’un apport américain. Quant à la marine chinoise, bien qu’elle ait officiellement un SNLE en service, le 406 Changzheng, elle n’aurait pas encore atteint une fiabilité opérationnelle suffisante.

Suite à cet essai du missile K15, d’une portée de 700 km seulement, l’Inde a lancé le sous-marin nucléaire lanceur d’engin INS Arihant, en juillet 2009. Mis sur cale en 1998, ce bâtiment, long de 110 mètres, est propulsé par un réacteur nucléaire de 100 MW conçu par le Centre de recherche atomique de Kalpakkam. Il devrait pouvoir emporter une quinzaine de missiles K15.

Pour autant, l’INS Arihant n’a pas encore effectué la mission pour laquelle il a été conçu. Mais cela ne saurait trop tarder car l’amiral Nirmal Verma, le chef d’état-major de la marine indienne, a annoncé au quotidien India Today, que le bâtiment entrera en service actif « à la fin 2011 ou en 2012 », le temps qu’il termine ses essais en mer. La dissuasion nucléaire indienne reposera ainsi sur trois composantes : terre, air, sous-marine.

Par ailleurs, et outre le K15, qui est désormais au stade de la production en série, deux après son essai inaugural, il est prévu que l’INS Arihant emporte également des missiles balistiques K-4, qui, d’une portée de 3.500 km, devrait entrer en service en 2017.

La dissuasion nucléaire indienne repose sur le principe de « non utilisation en premier ». Elle vise en premier lieu à empêcher une éventuelle attaque de son rival de toujours, à savoir le Pakistan, qui dispose lui aussi d’une force de frappe. Mais elle fait aussi de l’Inde une grande puissance et, ainsi, une rivale de la Chine dans la région, ce qui est loin de déplaire à Washington.

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