La DGA ne compte plus sur Lohr

Quand EADS et Northrop Grumann ont décidé de se retirer, en mars dernier, de l’appel d’offres concernant les avions ravitailleurs de l’US Air Force parce que leur concurrent Boeing aurait été favorisé, les accusations de protectionnisme portées à l’encontre de Washington et les critiques pleuvent, à juste titre d’ailleurs.

Que dire alors quand, dans un tout autre domaine, la Direction générale de l’armement (DGA) remet en cause un contrat attribué à l’issue d’un appel d’offres, ce qui a pour conséquence de redonner une chance au perdant? C’est en tout cas ce qu’il s’est passé, selon le quotidien économique Les Echos, avec le programme PPT (Porteur Polyvalent Terrestre), destiné à fournir près de 2.000 camions à l’armée de Terre pour 1 milliard d’euros.

Initialement, le marché avait été remporté par Iveco, une filiale du constructeur automobile italien Fiat, associé pour l’occasion à la PME alsacienne Lohr, au détriment de Renault Trucks.

Certes, depuis 2001, Renault Trucks appartient au groupe suédois Volvo. Mais, l’entreprise a gardé plusieurs usines en France, notamment à Limoges, Lyon, Bourg-en-Bresse et Blainville-sur-Orne. Aussi, la perte du contrat PPT, qui, selon Les Echos, « pourrait avoir de graves conséquences sur son plan de charge », met en jeu près de 10.000 emplois dans l’Hexagone. Et en période de morosité économique, ça donne à réfléchir.

Cela étant, les économies que doit réaliser le ministère de la Défense dans le cadre de sa contribution à la réduction des déficits publics pourraient également expliquer la décision de la DGA, ce qui expliquerait qu’elle ait besoin de « retravailler » la procédure afin de faire baisser la note ou bien d’attendre des jours meilleurs.

Quoi qu’il en soit, la PME alsacienne, qui devait aménager les cabines et les châssis des véhicules Iveco, attendait de cette commande 250 millions d’euros sur 9 ans, et de quoi donner du travail à une centaine de salariés.

Quant à l’issue de cette affaire, il reste à attendre la décision du ministre de la Défense, Alain Juppé, qui tranchera après avoir reçu les propositions de la DGA.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]