Alain Juppé, nouveau ministre de la Défense

Il en avait été question la semaine passée. Et l’hypothèse est devenue une certitude : Alain Juppé a été nommé ministre d’Etat, ministre de la Défense et des Anciens combattants, à la faveur du dernier remaniement ministériel.

La qualification de « ministre d’Etat » marque l’importance d’Alain Juppé au sein du nouveau gouvernement. Protocolairement, il arrive en second rang derrière le Premier ministre. Le fait que le nouveau locataire de l’Hôtel de Brienne a déjà été chef de gouvernement est la raison de cette appellation.

Quoi qu’il en soit, si l’on regarde l’agenda du ministre de la Défense pour la semaine à venir, Alain Juppé devra vite se mettre dans le bain : débat au sujet de l’Otan au Sénat, rencontre avec Ehud Barak, son homologue israélien qui a d’ailleurs aussi été chef de gouvernement, et le secrétaire d’Etat indien, Shri Pradeep Kumar (des contrats d’armements sont en jeu avec New Delhi), réunion du Conseil scientifique de défense et sommet de l’Alliance atlantique, à Lisbonne, aux côtés du président de la République, le 19 et 20 novembre.

Quant à Hervé Morin, il n’aura pas eu le temps de s’ennuyer au cours des trois années qu’il a passées au ministère de la Défense : Livre blanc, réforme de la carte militaire, « Balardgone », Afghanistan, retour au sein du commandement militaire intégré de l’Otan, renégociations des accords de défense avec les pays africains, intallation d’une base militaire aux Emirats arabes unis, passage de la gendarmerie nationale dans le giron du ministère de l’Intérieur, finalisation de l’avenant au contrat concernant l’A400M, coopérations poussées avec le Royaume-Uni, relance des exportations d’armement, etc…

Il reviendra donc à Alain Juppé de reprendre la suite de la plupart de ces dossiers. Ainsi, si elle a été lancée par Hervé Morin, la réforme des armées reste à terminer et, surtout, le budget de la Défense est sur la corde raide, avec des recettes exceptionnelles qui se font toujours attendre alors qu’elles devraient permettre d’amortir l’effort budgétaire consenti par l’Hôtel de Brienne au titre de la réduction des déficits publics. Le poids politique du nouveau ministre de la Défense devrait être cependant un atout quand il s’agira de défendre le bout de gras avec Bercy.

Par ailleurs, il est à noter qu’il n’y a plus de secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants (SEDAC). Le poste était jusqu’à présent occupé par Hubert Falco.

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