Brésil : Saab ne désarme pas

Pendant que des Rafale de l’armée de l’Air participent à l’exercice Cruzex 5 au Brésil, le président Sarkozy a évoqué le contrat F-X2 avec son homologue brésilien Lula et celle qui va lui succéder le 1er janvier prochain, Dilma Rousseff, à l’occasion du sommet du G20 qui vient de se tenir à Séoul.

« On en a parlé. Je reste confiant mais la décision appartient à nos amis brésiliens » a confié le président Sarkozy. « S’ils ont envie de communiquer dessus, ils le feront certainement au moment où ils l’auront décidé. Ce n’est pas à moi d’annoncer leur décision » a-t-il ajouté.

On le sait depuis septembre 2009, le Rafale a la préférence du président Lula. Pour cet appel d’offres, deux autres concurrents ont été présentés, dont le F18 Super Hornet de Boeing et le Gripen NG du suédois Saab. Ce dernier a les faveurs des militaires brésiliens, qui l’ont mis en tête de leurs évaluations, ainsi que de celles du puissant syndicat des métallurgistes.

Quoi qu’il en soit, une décision d’une telle nature ne peut être que politique. La France a noué un partenariat stratégique avec le Brésil mais cela n’est pas encore suffisant pour s’assurer un premier succès du Rafale à l’exportation car le président Lula a mis l’accent sur les transferts de technologie, afin de permettre à son pays de devenir un acteur majeur dans le domaine de l’aéronautique militaire au cours des prochaines années.

A ce titre, Saab va créer un centre de recherche à Sao Bernardo do Campo, dans la banlieue de Sao Paulo. C’est en tout cas ce qu’a annoncé, le 12 novembre, la mairie concernée.

« Saab a une longueur d’avance sur les autres car, alors qu’il construit ce centre, (…) les autres ont décidé d’investir seulement après le choix » du président brésilien, a ainsi fait valoir Luiz Marinho, le maire de Sao Bernardo do Campo.

Ce centre de recherche sera le premier pour Saab en Amérique latique. Le groupe suédois a investi 50 millions de dollars et son inauguration est prévue pour le premier trimestre 2011. Ses domaines d’activité concerneront l’aéronautique, les radars, l’électronique militaire mais aussi la technologie environnementale et le développement durable.

Pour le moment, Dassault Aviation n’a pas de projet aussi abouti au Brésil. Le consortium Rafale International a proposé, le 10 novembre, de nouer des partenariats avec des entreprises de Sao Bernardo di Campo uniquement si le dernier né des avions de combat français est choisi par le Brésil.

Selon un communiqué, le consortium Rafale International a signé 67 protocoles d’accord avec 38 entreprises brésiliennes. « Nous couvrons la totalité du spectre de l’avion de combat, toutes les technologies appartiennent à la France. Ce n’est pas le cas du Grippen » a déclaré Jean-Marc Merialdo, le directeur de la filiale brésilienne de Dassault Aviation, qui a également précisé que Boeing devait encore demander l’accord du Congrès américain pour effectuer le même type de démarche.

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