L’Otan devrait passer le relais aux forces afghanes en 2014

En juillet dernier, lors d’une conférence internationale organisée à Kaboul, le président Karzaï avait affirmé sa volonté de voir les forces afghanes aptes à prendre la successions des troupes de l’Otan pour assurer la sécurité de son pays.

Cela étant, il est acquis que la responsabilité de la sécurité de plusieurs provinces sera confiée aux forces afghanes à partir de 2011. Le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a déjà fait plusieurs déclarations en ce sens en évoquant la région de Surobi, où est actuellement déployé le GTIA Bison.

« Nous sommes convaincus qu’à partir de l’année prochaine, il y aura des régions d’Afghanistan qui seront sous contrôle du gouvernement afghan et de ses forces de sécurité » a, pour sa part, affirmé, le 8 novembre, Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américain, au cours d’un déplacement à Melbourne, en Australie. « Nous ne pouvons pas vous dire aujourd’hui quand ou selon quel calendrier, ou d’autres détails, car nous prendrons ces décisions en fonction des conditions au fur et à mesure », a-t-elle ajouté.

« L’un des sujets discutés au sommet de Lisbonne (nldr, de l’Alliance) est de s’aligner sur l’objectif du président Karzaï, à savoir achever le transfert aux forces afghanes de tout ce qui concerne la sécurité en Afghanistan » a précisé Robert Gates, le secrétaire à la Défense, Robert Gates, qui accompagnait Mme Clinton en Australie.

Selon le quotidien britannique The Times, le général américain David Petraeus, le commandant de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), aurait établi un calendrier prévoyant l’ordre des provinces où les premiers transferts de sécurité pourront avoir lieu au cours des six mois qui viennent. Une carte où figureraient ainsi des « zones vertes » devrait être présentée lors du prochain sommet de l’Otan à Lisbonne.

Mais toujours d’après le journal londonien, le contenu de ce document doit rester secret, afin de ne pas inciter les insurgés à intensifier leurs actions dans les régions susceptibles de connaître un changement de responsabilité, même si l’on peut penser que les premières provinces concernées seront celles où les actes de violence sont les moins nombreux et que la transition dans celles du sud et de l’est de l’Afghanistan aura lieu plus tard.

Cependant, le porte-parole de l’ISAF, le général allemand Josef Blotz, n’a pas confirmé les informations du Times. « Nous de l’appliquerons pas en suivant un calendrier fixé, il s’effectuera en fonction des conditions à réunir dans les années prochaines » a-t-il déclaré au sujet du transfert de sécurité.

Quoi qu’il en soit, cette phase de transition ne sera pas simple. Ainsi, alors que les forces de la coalition et de l’armée nationale afghane ont enregistré des gains notables dans le sud de l’Afghanistan, notamment dans la province de Kandahar, l’insurrection a pris de l’ampleur dans le nord du pays.

« Les insurgés ont été mis sous pression dans les provinces du sud. Du coup, il se sont tournés vers le nord » a expliqué Daud Daud, un commandant de la police afghane de la zone de Pamir, au quotidien Asia Times. Selon le général Faiz Mohammad, des combattants étrangers appartenant au mouvement taleb pakistanais et au Mouvement islamique d’Ouzbékistan sont désormais présents dans le secteur. Et le gouverneur de la province de Balkh, Atta Mohammad Nour, a indiqué que les problèmes de sécurité, qui concernaient jusqu’alors que quelques localités, ont fait tâche d’huile depuis un an pour s’étendre à toute la région dont il a la charge.

Preuve que la situation devient de plus en plus difficile dans le nord de l’Afghanistan, l’opération Quatlian, qui visait à construire un poste avancé au sud-est de la ville de Kunduz la semaine passée, a donné lieu à de violents accrochages entre les forces de l’Otan et de l’ANA d’un côté et les insurgés de l’autre.

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