L’Espagne en piste pour fournir des chars Leopard 2E à l’Arabie Saoudite
Si les Etats-Unis vont livrer à l’Arabie Saoudite des équipements militaires d’une valeur de 60 milliards de dollars lors des prochaines années, il reste néanmoins quelques miettes de contrats à prendre.
Ainsi, le ministre adjoint de la Défense, le prince Khaled ben Sultan, s’est rendu en Espagne, le 1er novembre, pour négocier une importante vente d’armements. Selon le quotidien El Pais, il est en effet question pour l’Arabie Saoudite d’acquérir entre 200 et 270 chars Leopard 2E.
Ces blindés, qui sont une adaptation espagnole du Leopard développé par les firmes Kraus-Maffei et Rheinmettal, avec un blindage plus épais, sont fabriqués par l’usine du groupe General Dynamics-Santa Barbara située à Séville. Toujours d’après El Pais, les discussions concernant ce contrat auraient commencé en 2008, à l’occasion d’une visite en Arabie Saoudite du roi Juan Carlos.
Toutefois, le contrat n’a pas été conclu après la rencontre entre le prince Khaled ben Sultan et José Luis Zapatero, le Premier ministre espagnol. Les Saoudiens « ont montré leur intérêt pour l’achat de chars de combat et l’Espagne croit qu’elle a les chars dont l’Arabie Saoudite a besoin, en terme de qualité et de prix compétitif » a fait valoir un officiel du gouvernement de Madrid, cité par l’AFP. « Nous espérons que l’industrie militaire espagnole pourra satisfaire les besoins de l’Arabie Saoudite mais d’autres pays sont intéressés par ce contrat », a-t-il ajouté.
Si cette vente doit se concrétiser, elle serait la plus importante jamais réalisée par l’industrie de défense espagnole étant donné qu’il est quand même question d’une somme de 3 milliards d’euros. Cela étant, il reste un obstacle majeur à lever : pour que le contrat puisse être signé, il faut encore l’autorisation des concepteurs du Leopard puisque ce sont eux qui en détiennent les brevets.
Depuis deux ans, l’Espagne et l’Arabie Soudite ont développé leurs liens militaires, notamment en matière de formation et de coopération industrielle. C’est ainsi que les pilotes saoudiens d’Eurofighter sont formés sur la base espagnole de Moron, où l’un d’eux a perdu la vie, cet été, aux commandes de son appareil.