Les drones portent un « coup sérieux » à al-Qaïda au Pakistan

Depuis que le président Barack Obama a pris ses fonctions, il n’a pas échappé aux observateurs que les frappes réalisées par des drones au Pakistan ont été intensifiées. Ainsi, selon la New America Foundation, 34 raids ont été menés en 2008 contre 53 un an plus tard.

Et cette tendance s’est encore accentuée pour l’année 2010, avec, au 15 octobre, pas moins de 89 frappes. En septembre, la CIA, puisque c’est la centrale américaine de renseignement qui est à la baguette, a mené cinq attaques par semaine au Pakistan. Et pour tenir ce rythme, l’armée américaine lui aurait discrétement prêté des drones Predator et Reaper. Cette hausse d’activité le mois dernier a été expliquée par la menace d’attentats en Europe.

Mais d’une manière plus générale, il s’agit de frapper les insurgés afghans réfugiés dans les zones tribales pakistanaises et qu’Islamabad rechigne à attaquer, préférant, sans doute, en faire un atout pour s’inviter dans le jeu politique afghan. Cela étant, le gouvernement pakistanais profite de ces attaques lorsqu’il s’agit d’éliminer un dirigeant du mouvement taleb local, comme cela a été le cas avec Baïtullah Mehsud en août 2009.

Officiellement, et même si personne n’est dupe, ces opérations de la CIA sont clandestines puisqu’elle ne reconnait pas l’existence de ce programme d’élimination ciblée, notamment pour ne pas mettre en difficultés les autorités pakistanaises avec son opinion publique, traversée par un fort sentiment anti-américain.

Pourtant, le directeur de la CIA, Leon Panetta, a rompu les réserves de son administration au sujet de ces frappes de drones. Au cours d’un entretien accordé au Los Angeles Times, ce dernier a évoqué ces raids, estimant qu’ils ont porté « un coup sérieux » à al-Qaïda.

« Cette intensification est basée sur les renseignements dont nous disposons, les conditions météorologiques et le flux de menaces d’attaques potentielles dirigées contre l’Europe que nous interceptons » a ainsi expliqué Leon Panetta. Toujours selon lui, la CIA a été en mesure d’intensifier ses opérations grâce à « des capacités supplémentaires », ce qui confirme ainsi l’apport de l’armée américaine.

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