L’Otan sait où se cache Ben Laden
Les informations concernant Oussama Ben Laden sont pour le moins contradictoires. Certaines sources estiment qu’il est mort depuis longtemps. En septembre 2006, le quotidien L’Est Républicain publiait une note classée « confidentiel défense » de la DGSE allant dans ce sens et selon laquelle une sépulture portant son nom aurait été érigée dans les zones tribales pakistanaises.
Plusieurs éléments tendraient à accréditer cette thèse, comme le fait que les images vidéos du chef d’al-Qaïda se font rares et que c’est son lieutenant, l’égyptien Ayman al-Zawahiri qui occupe le devant de la scène. Et l’ancien vice-président américain, Dick Chenney, avait lui-même fait part de ses doutes lors d’un entretien accordé à Fox News en décembre 2008.
Pour d’autres, Oussama ben Laden serait bel et bien encore en vie. En juin 2009, Zone Militaire rapportait les travaux d’un groupe de chercheurs de l’Université de Californie (UCLA), publiés par la MIT International Review et selon lesquelles le chef terroriste se cacherait non pas dans une grotte comme il est dit souvent en guise de boutade mais dans un environnement urbain, afin de lui garantir un certain anonymat, de faciliter sa protection (et d’écarter ainsi les risques d’un missile tiré par un drone de la CIA) et suivre des soins, étant donné que l’on croit savoir qu’il souffre de problèmes rénaux.
Les universitaires avaient même avancé une possible ville servant de point de chute à ben Laden. Selon eux, en effet, la ville de Kurram, située à 290 km à l’ouest d’Islamabad mais seulement à une quinzaine de km de la frontière afghane, pourrait être celle où le chef d’al-Qaïda aurait trouvé refuge.
Selon les informations révélées par un haut responsable de l’Otan à la chaîne d’information américaine CNN, il semblerait que l’intuition des chercheurs de l’UCAT soit bonne. En effet, d’après ce militaire dont l’identité a été gardée secrète, Oussama ben Laden et Ayman al-Zawahiri vivraient dans les zones tribales pakistanaises et seraient installés dans des maisons, situées non loin l’une de l’autre.
Les deux hommes seraient en outre protégés à la fois par la population locale et par des membres de l’Inter-Services Intelligence (ISI), c’est à dire les services secrets pakistanais. Toujours d’après l’officier de l’Otan, ben Laden se serait déplacé, au cours des dernières années, entre les zones montagneuses de Chitral, près de la frontière chinoise, et la vallée de Kurram, proche de Tora Bora, le dernier endroit où il aurait possible aux forces américaines de mettre la main sur lui.
Quant au mollah Omar, il serait également au Pakistan, entre Quetta et Karachi, ce qui ne constitue pas vraiment une révélation.
Quoi qu’il en soit, ces déclarations ont été réfutées par le ministre pakistanais de l’Intérieur, Rehman Malik. « Je démens catégoriquement les informations sur la présence d’Oussama ben Laden, d’Ayman Al-Zawahiri ou même du mollah Omar au Pakistan », a-t-il répondu, alors qu’il était interrogé à ce sujet lors d’une conférence de presse. « Nous avons toujours dit que si quelqu’un avait quelque information à nous donner, nous prendrions des mesures. Oussama ben Laden, Hakimullah Mehsud (ndlr, le chef taleb pakistanais), Ilyas Kashmiri (ndlr, un chef rebelle islamiste), et tous les autres terroristes sont des agents anti-islam et anti-Pakistan et des mercenaires assassins. Si nous avons des informations, nous agirons contre eux. Oussama ben Laden n’est pas au Pakistan », a-t-il encore insisté.
Par ailleurs, ce responsable de l’Otan interrogé par CNN a expliqué pourquoi l’insurrection afghane ne manque pas de combattants. Citant un rapport interne, il a en effet indiqué que les groupes d’insurgés disposent d’un « vivier » de 500.000 à 1 million de jeunes âgés de 15 à 25 ans, lesquels vivent dans la pauvreté le long de la ligne Durand.
Ces jeunes, pachtounes pour la plupart d’entre eux, s’engagent dans les rangs insurgés non pas par idéologie mais pour de l’argent. « Il est conséquemment essentiel de favoriser le développement économique de la région » a-t-il estimé.