Prytanée militaire : Une blague de potaches se termine devant le tribunal

La scène se passe le 22 janvier dernier au Prytanée militaire de la Flèche (Sarthe). Ce soir-là, deux élèves d’une classe préparatoire se déguisent en terroristes islamistes et, armés d’une kalachnikov démilitarisé qui sert d’objet de décoration à un de leurs camarades, ils se rendent au poste de garde où un agent de sécurité civil est de service.

Là, l’un des deux potaches crie « Allah akbar » en prenant l’accent arabe et fait mine de menacer l’agent de sécurité, pendant que l’autre élève filme la scène avec son téléphone portable. Ce petit jeu dure à peine 20 secondes et les deux faux terroristes s’enfuient dans la rue en hurlant à nouveau « Allah akbar ».

Quelques jours plus tard, les deux plaisantins, à l’humour que l’on peut juger douteux, se dénoncent et écopent de 5 jours d’exclusion de l’établissement. La blague aurait pu en rester là, sauf qu’ils ont fini par se retrouver devant le tribunal pour « violence avec menace d’un arme sans interruption totale de travail ». Et une peine d’amende de 200 euros a été requise contre eux par le procureur dans le cadre de la procédure du « plaider coupable ».

L’affaire aurait pu être réglée le 13 octobre puisqu’elle a été examinée ce jour-là par l tribunal du Mans. Sauf que ce n’est pas encore le cas puisque le juge a refusé d’homologuer les 200 euros d’amende. « Je ne suis pas d’accord. Je vous renvoie devant le tribunal correctionnel. Ce sont des faits d’une intelligence rare pour des gens censés devenir l’élite de la nation » a déclaré le magistrat.

Du coup, les deux jeunes hommes, dont l’un est entré dans les ordres depuis, devraient être fixés sur le sort le 9 février prochain.

Le Prytanée national militaire est une institution créée par Henri IV en 1603, afin « d’instruire la jeunesse et la rendre amoureuse des sciences, de l’honneur et de la vertu, pour être capable de servir au public ». Cet établissement est l’un des six lycées relevant du ministère de la Défense. Il est placé sous la responsabilité de l’armée de Terre.

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