Mauvais signes pour la vente de Rafale aux Emirats arabes unis

Les négociations de gré à gré portant sur la vente de Rafale aux Emirats arabes unis se passaient jusqu’à présent relativement bien. Certes, le gouvernement émirati a souhaité que les appareils qui lui sont proposés soient équipés d’un moteur d’une poussée de 9 tonnes et d’un radar à antenne active. Autrement dit, il s’agit pour Dassault Aviation de proposer une version différente des avions actuellement en service en France.

Bien évidemment, ces spécifications ont un coût, lequel devrait être supporté en partie par la Direction générale de l’armement, laquelle considére que les modiciations demandées sont susceptibles de bénéficier aux Rafale français.

Seulement voilà, ce contrat attendu, portant sur l’acquisition de 60 appareils, et qui est négocié depuis plus de deux ans, pourrait échapper à Paris. Et quelques signes sont inquiétant, à moins qu’il ne s’agisse de peser sur les discussions en cours.

En premier lieu, les Emirats s’intéresseraient également de près au F18 Super Hornet de Boeing, un concurrent du Rafale, au point demander au constructeur américain des informations techniques concernant cet appareil. Et l’on sait que la région du golfe Persique intéresse tout particulièrement Washington, en raison de la menace posée par l’Iran. C’est d’ailleurs pour cette raison que les Etats-Unis préparent un contrat d’armement de 60 milliards de dollars destiné à l’Arabie Saoudite. Et, prochainement, une délégation commerciale américaine devrait se rendre à Abu Dhabi. Sans doute qu’il ne sera pas question d’évoquer le temps qu’il fait…

Par ailleurs, et d’après le quotidien économique Les Echos, le gouvernement émirati n’aurait pas du tout apprécié le manque de discrétion d’un négociateur français, en l’occurrence un général, qui a donné des détails en public sur les négociations en cours, lesquelles sont secrètes. Que l’on se rassure, l’officier trop bavard aurait été affecté, depuis, à d’autres fonctions.

Et un deuxième incident a heurté les Emirats. Dans son édition du 26-27 juin 2010, le Figaro (propriété du groupe Dassault) a indiqué que les Emirats s’étaient procuré des équipements de sécurité auprès d’Israël. Or, les deux Etats n’ont officiellement aucune relation diplomatique, Abu Dhabi allant même jusqu’à comparer l’occupation israélienne du plateau du Golan à celle de l’île d’Abou Moussa et des îlots de la grande et petite Tomb par l’Iran.

La meilleure chance d’exportation du Rafale reste encore le Brésil. Le président Lula annoncera son choix parmi les trois offres qui ont été soumises à l’issue de la prochaine élection présidentielle, laquelle devrait couronner sa protégée, Dilma Roussef. En plus des 36 appareils qui pourraient être vendus, la Marine brésilienne pourrait en commander 12 de plus, en version navalisée, pour en équiper l’ancien porte-avions Foch (maintenant le Sao Paulo) qu’elle a acheté à la France.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]