Partenariat de défense « rénové » entre la France et les Comores

Conformément à la volonté exprimée par le président Sarkozy au Cap, en Afrique du Sud, le 28 février 2008, la France continue à revoir ses accords militaires avec ses anciennes colonies africaines.

Ainsi, après le Togo, le Cameroun, le Gabon, la République centrafricaine, le ministre français de la Défense, Hervé Morin, et le ministre comorien des Relations extérieures, Fahmi Said Ibrahim, ont signé, le 27 septembre, un accord de défense « rénové », qui prendra désormais le relais de celui qui avait été conclu entre les deux pays en novembre 1978.

« La France et les Comores entendent ainsi entretenir et développer les relations d’amitié qui existent entre leurs forces armées. Cette coopération rénovée et équilibrée permettra de développer les capacités de l’armée comorienne à défendre la souveraineté de son pays tant sur terre que sur mer. Ce nouvel accord prévoit une coopération sur le dossier de la sécurité maritime » a expliqué le ministère français de la Défense, par voie de communiqué.

Par le passé, les relations entre la France et l’Union des Comores ont été plutôt mouvementées. L’archipel a en effet connu pas moins de 19 coup d’Etat entre l’année de son indépendance (1976) et 2001, dont certains d’entre eux furent fomentés par le mercenaire français Bob Denard.

En 2008, l’armée française avait apporté une aide logistique aux forces comoriennes, appuyées par celles de l’Union africaine (fournies par la Libye, le Sénégal, le Soudan et la Tanzanie) pour mettre un terme aux velléités indépendantistes de l’île d’Anjouan. L’opération avait mis en fuite le chef de la rébellion, le colonel Bacar, lequel demanda alors l’asile politique à la France. Ce qui lui fut refusé.

L’armée comorienne, appelée, depuis 1996, « armée nationale de développement » (AND), a connu quelques turbulences récemment. Son chef d’état-major, le général Mohamed Amiri Salimou, a été destitué, le 31 août, puis placé en résidence surveillée dans le cadre d’une enquête portant sur l’assassinat, en juin dernier, du colonel Combo Ayouba. C’est désormais un ancien capitaine, Gamil Soilihi Abdallah, qui a été promu pour occuper les fonctions du suspect.

Les effectifs des Forces comoriennes de défense (FCD) s’élèvent à 1.000 soldats. A cela s’ajoutent 600 gendarmes, les 100 hommes de la Garde présidentielle et 60 membres des services de santé. Les moyens aériens de l’AND sont très limités, avec à peine une dizaine d’aéronefs. Quant à sa marine, elle met en ligne deux patrouilleurs âgés et une vedette.

Et pourtant, le principal défi sécuritaire pour les Comores se joue sur les mers puisqu’il est situé sur un passage stratégique entre le continent africain et Madagascar, emprunté par les navires de commerce à destination de l’Afrique du Sud. Et il y a quelques semaines, des pirates, vraisemblablement d’origine somalienne, ont été repérés au nord de l’archipel. Par ailleurs, Moroni entend faire respecter sa zone éconmique exclusive, notamment par rapport au Mozambique.

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