La Russie va dépenser 466 milliards d’euros pour équiper son armée

En 1944, dans le cadre de l’opération Fortitude, les Alliés avaient créé le First United-States Army Group (FUSAG) qui avait une particularité : il s’agissait d’une unité fantôme, équipée de chars gonflables et de canons en bois. Ces maquettes avaient été mises en évidence dans le sud-est de l’Angleterre, afin de faire croire aux avions de reconnaissance allemands (ainsi qu’à leurs espions) que le Débarquement du 6 juin allait avoir lieu non pas en Normandie mais dans le Pas-de-Calais.

Est que l’état-major russe s’est inspiré de cet exemple? Selon le journal Komsomolskaïa Pravda, la Russie serait le plus gros acheteur mondial d’armes fictives, c’est à dire de blindés, d’avions et de missiles sol-air… gonflables. Et il est même question d’acquérir, sous peu, des missiles balistiques tactiques et stratégiques en plastique.

« Si, ces imitations permettent de duper l’ennemi en temps de guerre, on peut se demander s’il est opportun, en temps de paix, d’utiliser des joujoux aussi coûteux (23.000 euros pièce) pour tenter d’induire les services de renseignement en erreur. Un luxe d’autant plus justifié que l’armée n’a pas les moyens de s’acheter les armes réelles dont elle a besoin » commente le journal russe.

Que la rédaction du quotidien se rassure (mais certainement pas les Géorgiens), cela va changer. L’an passé, le président russe, Dmitri Medvedev, avait annoncé un plan de réarmement à « grande échelle » à partir de 2011, pour répondre aux menaces de « graves conflits dans certaines régions ».

Et son ministre de la Défense, Anatoli Serdioukov, fera certainement des envieux parmi ses collègues européens, qui doivent faire avec les coupes sombres annoncées dans les dépenses de leur ministère.

En effet, selon Anatoli Serdioukov, donc, la Russie s’apprête à inverstir 466 milliards d’euros (soit 19.000 milliards de roubles) d’ici à 2020 pour équiper ses armées de matériels modernes. Et ce n’est qu’un « somme minimale ».

Interrogé par l’agence Bloomberg, le ministre russe de la Défense n’a pas exclu faire son marché aux Etats-Unis. Ce qui serait une première, même si la France, membre de l’Otan, fait figure de pionnière avec la vente de BPC Mistral à Moscou.

« Nous sommes évidemment intéressés par l’acquisition de certaines technologies militaires américaines » a ainsi déclaré Anatoli Serdioukov. « Il y a beaucoup de choses qui nous intéressent : les télécommunications en tant que base pour une système de gestion automatisée, ainsi que les technologies dans le domaine de l’information. Je pense que certaines armes de haute précision suscitent également notre intérêt » a-t-il précisé.

Que Moscou songe à aquérir des équipements militaires américains, au risque de faire retourner les caciques du Politburo dans leur tombe est une chose. L’accord de Washington – loin d’être acquis – en sera une autre.

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