La formation des paras externalisée?

En avril 2008, un contrat de type « partenariat public-privé » a été signé avec la societé Helidax pour fournir à l’Ecole de l’aviation légère de l’armée de Terre de Dax (EALAT) des EC120 Colibri afin de former les futures pilotes d’hélicoptères.

Le même scénario va-t-il se reproduire pour l’Ecole des Troupes aéroportées (ETAP) de Pau? Au printemps dernier, l’entreprise Vitruve DS, qui, créée en avril 2009, se présente comme étant « la première société française privée et indépendante proposant une démarche globale de Facility Management en matière de défense et de sécurité, a proposé au ministère de la Défense un projet d’externalisation concernant l’ETAP .

Concrètement, il s’agirait notamment de louer des avions Casa CN-235 pour que les stagiaires de l’école, au nombre de 4.000 par an, puissent accomplir leurs sauts. Ces appareils remplaceraient ainsi les C160 Transall et cette solution permettrait de réaliser de substantielles économies.

En effet, le coût moyen d’un saut étant évalué à 194 euros, l’offre de Vitruve DS diminuerait la note à 150 euros. Sachant que 42.000 sauts sont effectués chaque année à l’ETAP, l’économie serait de l’ordre de 1,8 million d’euros.

Les CN-235, acquis auprès d’EADS pour 19 millions d’euros, seraient par ailleurs totalement pris en charge par Vitruve DS, qui propose d’en assurer la maintenance. Par ailleurs, l’entreprise a également le projet de rénover les locaux de l’ETAP et de construire de nouveaux hangars ainsi que doter l’école d’un simulateur de chute libre.

La proposition de Vitruve DS semble avoir été accueillie favorablement par la Commission Défense de l’Assemblée nationale et il est question qu’elle fasse l’objet d’une évalution pendant un an. Cependant, cette initiative n’est pas du goût de tout le monde, à commencer par Martine Lignières-Cassou, député PS des Pyrénées atlantiques, qui compte interpeller le ministre de la Défense pour lui faire part de son désaccord et dénoncer une « logique purement comptable ».

« On touche carrément au coeur de métier de l’ETAP, c’est-à-dire la formation des parachutistes » a fait valoir le député, dont les propos ont été rapportés par la République des Pyrénées.

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