Al-Qaïda au Maghreb islamique suspecté de détenir des ressortissants français enlevés au Niger

Il étant environ 2 heures du matin, dans la nuit du 15 au 16 septembre, quand un groupe armé composé probablement d’une vingtaine d’hommes parlant le tamachek (la langue des Touaregs), a enlevé 7 personnes (5 Français, 1 Togolais et 1 Malgache) travaillant pour Areva et Saton, une filiale du groupe Vinci, à Arlit, une ville minière située dans une zone riche en uranium, au nord de Niamey, au Niger.

Ce pays a une grande importance stratégique pour la France. Le groupe Areva, numéro un mondial du nucléaire civil, extrait du sous-sol nigérien près de 40% de son uranium, lequel alimente un tiers des centrales françaises.

Ce rapt intervient alors que des mesures de sécurité supplémentaires avaient été prises par Areva après l’annonce de la mort de Michel Germaneau, retenu en otage par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Depuis, le groupe français a appelé ses employés à quitter les sites miniers où ils travaillent pour être rapatriés en France.

Bien que cette prise d’otage n’a pas été encore revendiquée, les soupçons se portent sur AQMI. Ces derniers sont confortés par la destination prise par le convoi de prisonniers, lequel a pris la route du Mali, plus précisément dans une zone où le réseau terroriste est bien implanté.

Si AQMI est bien derrière ce raid, cela veut dire que l’organisation est passé des menaces aux actes. Après une opération militaire franco-mauritanienne menée cet été contre l’un de ses bases au Mali, et au cours de laquelle il avait perdu 7 combattants, le réseau terroriste avait juré de se venger.

L’enlèvement des employés d’Areva et de Satom pourrait alors être considéré comme une déclaration de guerre contre la France puisque cela montrerait qu’al-Qaïda au Maghreb islamique est déterminé à s’en prendre aux intérêts stratégiques français.

La situation est suivie de près par les services de renseignements, notamment par la DGSE et la DRM. L’on peut imaginer qu’un des satellites d’observation Hélios a été positionné au-dessus de la zone où les otages ont été emmenés et que des Atlantique II de la Marine nationale, basés à N’Djamena, ont été mobilisés. Aux moyens techniques vont certainement s’ajouter les efforts en matière de renseignement d’origine humaine, notamment avec les Touaregs, qui connaissent très bien la région, même s’il est possible qu’il y ait certaines complicités de quelques uns d’entre eux avec AQMI.

Par ailleurs, l’armée mauritanienne a lancé, depuis le 17 septembre au soir, une nouvelle offensive contre la branche maghrébine d’al-Qaïda dans le nord du Mali. Après une pause, de violents combats ont repris ce jour, à l’aube, à Raz-El-Ma, à 235 km à l’ouest de Tombouctou. Apparemment, cette opération n’a aucun rapport avec la prise d’otage des salariés d’Areva et de Satom.

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