Accord de défense entre le Brésil et le Royaume-Uni

Il y a beaucoup de pétrole au large des côtes brésiliennes. Dépendant des importations d’or noir il y a 30 ans, le Brésil a atteint l’autosuffisance en 2006, grâce notamment à l’exploitation d’une plate-forme située dans le champ Albacora Leste, à une centaine de kilomètres des plages de l’Etat de Rio de Janeiro. Ce gisement du Bassin de Campos, découvert en 1986, contient au moins 500 millions de barils de brut et 7 milliards de mètres cubes de gaz naturel.

Mais, depuis, d’autres réserves de pétrole ont été trouvées. Et elles sont immenses, avec une estimation de 50 à 100 millards de barils prouvés. L’un de ces gisements, découvert à la fin de l’année 2007 dans le bassin de Santos, sur le littoral des Etats de Rio, Sao Paulo, Parana et Santa Carina, renfermerait à lui seul 7 milliards de barils de brut.

Pour exploiter cette manne, le Brésil a étendu sa frontière maritime jusqu’à 350 milles nautiques de ses côtes (648 km). Ainsi, selon la Commision interministérielle pour les ressources de la mer (CRIM), « n’importe quelle entreprise ou nation désirant exploiter les ressources minérales de la plate-forme continentale devra demander au préalable l’autorisation du gouvernement brésilen ». Cette décision a été prise sans l’aval de la Commission des limites de la plate-forme continental (CLPC) des Nations unies et pourrait ainsi provoquer quelques tensions.

Par ailleurs, le Brésil a bien l’intention de protéger ce vaste espace maritime. A cette fin, il a par exemple établi un partenariat stratégique avec la France, qui s’est notamment traduit par l’acquisition de sous-marins Scorpène et d’hélicoptères. Et il s’apprête à signer un accord de défense avec, cette fois, le Royaume-Uni.

En effet, selon le Financial Times du 14 septembre, et pour un montant de 3,5 milliards d’euros, il est question pour Brasilia de se procurer auprès de Londres six patrouilleurs et cinq à six frégates Type 26, lesquelles devraient entrer en service au sein de la Royal Navy dans les années 2020.

Ce contrat ferait ainsi la part belle à BAE, le champion de l’industrie britannique de défense. Le groupe pourrait ainsi obtenir la maintenance et la modernisation des navires brésiliens pendant 20 ou 30 ans.

Quoi qu’il en soit, les perspectives brésiliennes seraient une bouffée d’oxygène pour les entreprises d’armement britanniques. En effet, ces dernières s’attendent à ce que Londres baisse drastiquement – une diminution de 15% est généralement avancée – ses dépenses militaires à l’issue du Defense Review, dont les conclusions sont attendues le 20 octobre prochain.

Photo : Frégate britannique Type 26

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