Un contrat d’armement de 60 milliards de dollars entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite

« Les Etats-Unis ne sont et ne seront jamais en guerre contre l’islam » a déclaré le président Barack Obama lors de la commémoration du 9e anniversaire des attentats du 11 septembre. Et pour preuve : Washington n’hésite pas à vendre des armes aux pays du monde musulman. A commencer par l’Arabie Saoudite, le royaume où le Wahhabisme a vu le jour. Business is business, serait-on tenter de dire…

Ainsi, l’admnistration Obama compte soumettre à l’approbation du Congrès américain le contrat d’armement le plus important jamais présenté jusqu’alors : selon le Wall Street Journal, il est en effet question que les Etats-Unis vendent pour 60 milliards de dollars d’équipements militaires à l’Arabie Saoudite.

Il était déjà question pour Ryad d’acheter 84 nouveaux F15 Silent Eagle, fabriqués par Boeing. Mais en plus de ces appareils, le contrat présenté par l’administration Obama concerne la modernisation de 70 avions du même type déjà en service dans la Royal Saudi Air Force, 70 hélicoptères Apache, 72 Black Hawks et 36 MH-6 Little Birds ainsi que des missiles anti-radar AGM-88 HARM (High-speed, Anti-Radiation Missile), des bombes JDAM (Joint Direct Attack Munition), guidée par GPS. A cela pourrait s’ajouter la fourniture de navires et de systèmes anti-missiles.

Dans un premier temps, le royaume saoudien ne pourrait s’offrir qu’une partie de ce contrat, évaluée quand même à 30 milliards de dollars. Reste que la perspective de ce méga-contrat, qui, notons-le, donne la part belle à Boeing, risque de susciter des critiques et des réserves de la part d’Israël, également bon client des Etats-Unis en matière d’armement. Cela étant, l’Etat hébreu aurait reçu la garantie de la part de Washington que les équipements destinés à l’Arabie Saoudite ne lui permettraient pas de lancer des offensives aériennes sur des cibles terrestres et maritimes. Par ailleurs, l’armée israélienne devrait recevoir ses F35 Lightning II, plus sophistiqués que les appareils saoudiens.

La relation entre Ryad et Washington est ancienne. Elle commence dans les années 1930 avec l’octroi par le roi Abdelaziz Ben Abdel Rahman al-Saoud d’une concession pétrolière à la société américaine Standard Oil Company of California (qui deviendra l’ARAMCO). Les rapports entre les deux pays deviennent plus étroits avec Pacte du Quincy, signé le 14 février 1945 à bord du navire de guerre du même nom et selon lequel les Etats-Unis avaient un accès priviliégié au pétrole saoudien en échange d’une protection du royaume pour une durée de 60 ans.

Les attentats du 11 septembre 2001, dans lequels étaient impliqués des ressortissants saoudiens, ont quelque peu jeté un froid entre les deux pays. Mais pour le moment, il est difficile pour les Etats-Unis de se passer du pétrole venu d’Arabie Saoudite, qui dispose des plus importantes réserves mondiales.

Et les deux pays ont un ennemi commun avec l’Iran. Pour Washington, le programme nucléaire iranien est une menace pour l’équilibre de la région, tandis que pour Ryad, il s’ajoute une rivalité religieuse, entre le sunnisme et le chiisme. Et puis les gisements pétroliers saoudiens font face aux côtes iraniennes, ce qui justifie en partie la fourniture d’armes au royaume wahhabite par les Etats-Unis.

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