Vers une suspension du service militaire en Allemagne
Lors des quatre prochaines années, l’Allemagne compte réduire ses dépenses publiques de 80 milliards d’euros. Et bien évidemment, l’armée allemande ne sera pas épargnée par les efforts financiers à accomplir puisqu’il sera demandé de réduire son de 8,3 milliards d’euros sur cette période.
Pour l’instant, les arbitrages concernant les programmes d’équipement concernés par les coupes budgétaires ne sont pas connus, même si l’on peut supposer qu’il y aura des réductions de commandes dont certaines pourraient affecter l’A400M.
Mais, réduit à six mois au printemps dernier, c’est le service militaire qui est dans le collimateur de Karl-Theodor zu Guttenberg, le ministre allemand de la Défense. Il y a plusieurs raisons à cela : seulement 16% des jeunes allemands d’une même classe d’âge vont effectivement sous les drapeaux, les autres choisissant d’effectuer un service civil, quand ils ne sont pas réformés ou dispensés de leurs obligations.
Aussi, le 23 août, Karl-Theodor zu Guttenberg a dévoilé cinq pistes pour réformer l’armée allemande, tout en précisant que celle qui a sa préférence implique la suspension de la conscription.
Le ministre voudrait donc que le format des forces armées passe de 252.000 à 165.000 militaires, ce qui aurait donc pour conséquence la fin du sevice militaire, ce dernier étant remplacé par le recrutement annuel de 7.500 volontaires prêts à servir pendant une durée allant de 12 à 23 mois.
Il s’agit pour Karl-Theodor zu Guttenberg de pouvoir disposer, à terme, d’une « armée plus petite, mais plus efficace et capable de mener des opérations diverses ». Cette mesure permettrait, en outre, de réaliser annuellement 400 millions d’euros d’économies, ce qui est toutefois loin de l’objectif des 8,3 milliards d’euros à trouver en 4 ans.
« Nous aurons une armée qui répondra aux défis de la sécurité et de la défense, et non une armée qui corresponde aux financements que nous pouvons lui accorder », a justifié le ministre allemand, tout repoussant l’idée que la réforme qu’il souhaite serait dictée par des impératifs financiers.
Cela étant, la fin de la conscription ne fait pas l’unanimité au sein de la coalition dirigée par Angela Merkel. Les libéraux du FDP y sont favorables, alors que les conservateurs de la CDU/CSU voudraient le maintenir. C’est aussi pour cela que Karl-Theodor zu Guttenberg parle plutôt de « suspension » que de suppression et de maintenir ainsi le principe du « service militaire dans la Constitution », étant donné que l’on ne peut pas présager de ce qu’il se passera « dans 20 ou 30 ans ».
