Disparition de Marcel Albert, as du Normandie-Niémen

Avec Roland de La Poype, il ne reste plus qu’un seul pilote du Normandie-Niémen Compagnon de la Libération. En effet, le capitaine Marcel Albert est décédé dans la nuit du 22 au 23 août dans une maison de retraite à Harlingen, au Texas.

Né le 25 novembre 1917, dans le XIIIe arrondissement de Paris, Marcel Albert entre très tôt dans la vie active en étant ouvrier métallurgiste aux usines Renault. Mais, à l’époque de l’Aviation populaire, il obtient une bourse afin de pouvoir prendre des cours de pilotage.

En 1938, Marcel Albert s’engage pour trois ans dans l’armée de l’Air. Il obtient son brevet de pilote militaire en juillet de la même année puis il rejoint la base aérienne d’Istres pour y suivre le cours des élèves sous-officiers de carrière du personnel navigant.

Après un passage à la 1ere escadre de chasse d’Etampes, le jeune sergent Marcel Albert est affecté au Centre de formation des pilotes de chasses de Chartres en qualité d’instructeur. Il rejoint, le 15 février 1940, le groupe de chasse 1/3, avec lequel il effectue 37 missions de guerre lors de la Campagne de France. Le 14 mai, il abat un avion allemand et obtient une victoire « probable » une semaine plus tard.

Après la signature de l’armistice, mettant fin aux combats, Marcel Albert suit son groupe de chasse à Oran (Algérie). En octobre 1941, il rejoint Gibraltar avec son Dewoitine 520, en compagnie de deux équipiers : Marcel Lefevre et Albert Durand. Tous les trois seront affectés, plus tard, au Normandie-Niémen.

Mais auparavant, ces pilotes qui ont refusé la défaite – ils seront condamné à mort par contumace par le tribunal militaire d’Oran – embarquent à bord d’une corvette afin de rallier l’Angleterre. Le voyage n’est pas de tout repos puisque plusieurs navires de leur convoi sont coulés. Les trois hommes prennent alors une part active au sauvetage des rescapés.

Arrivés à Londres, Marcel Albert s’egage au sein des Forces aériennes françaises libres (FAFL) avec ses camarades. Il est affecté, en janvier 1942, au centre d’instruction de Camberley, puis à la 61 Operational Training Unit (OTU 61) de la Royal Air Force. Promu aspirant, il est muté au groupe de chasse « Ile de France » des FAFL, avec lequel il mène 47 missions de guerre.

Volontaire pour combattre sur le front soviétique, l’aspirant Marcel Albert s’envole vers Rayak, au Liban, pour rejoindre le groupe de chasse Normandie, alors en cours de formation. Il y retrouve ses deux camarades avec lesquels il s’était évadé un an plus tôt.

Arrivé en Union soviétique avec son groupe de chasse en décembre 1942, Marcel Albert ne tarde pas à s’illustrer. Ainsi, en 1943, il obtient 4 victoires aériennes et, promu lieutenant, il prend le commandement de la 1ere escadrille du Normandie.

Les missions s’enchaînent alors à un rythme très élevé. C’est ainsi que Marcel Albert effectue 199 sorties aériennes pour 1131 heures de vol. Il obtient le record de victoires du Normandie-Niémen, avec 24 avions abattus, et devient le second as français de la Seconde Guerre Mondiale, derrière Pierre Clostermann.

A la fin du conflit, Marcel Albert est capitaine, commandeur de la Légion d’honneur, Compagnon de la Libération et Héros de l’Union soviétique. En 1945, il quitte le Normandie-Niémen pour le Centre d’essais en vol de Brétigny. Deux ans plus tard, il est nommé attaché de l’Air à l’ambassade de France à Prague. Mais cette situation ne dure pas puisqu’il décide de quitter l’armée en 1948 et de partir aux Etats-Unis où il va se lancer dans les affaires en créant une chaîne hotelière.

Le 12 avril dernier, Marcel Albert a été élevé à la dignité de grand’croix de la Légion d’honneur. Il était en outre titulaire de la Croix de guerre 39-45 avec 15 palmes et 3 étoiles vermeil et de la médaille de la Résistance avec rosette. Il avait été également décoré de trois distinctions soviétiques : Ordre du drapeau rouge, Ordre de la Guerre pour le Salut et la Patrie et Ordre de Lénine.

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