Un aspect méconnu de la Grande Guerre

Quand l’on parle de la Première Guerre Mondiale, en général, l’image du Poilu vient immédiatement à l’esprit. Puis d’autres évocations viennent : les taxis de la Marne, les tranchées, les combats de Verdun, les débuts de l’aviation de chasse, avec Guynemer, Fonck ou encore le baron Rouge, l’emploi du gaz moutarde, les premiers chars de combat, etc…

Et l’on pense rarement aux marins. Et pourtant, la guerre a aussi fait rage sur les océans et les mers. Que ce soit en Méditerranée, sur la Baltique, en Manche, dans le Pacifique et surtout dans l’Atlantique, avec, pour ce dernier, l’utilisation du sous-marin, notamment par l’Allemagne, afin de perturber l’approvisionnement des puissances de la Triple Entente.

Pour la flotte impériale allemande, il est trop risqué, surtout après 1916, de se mesurer directement avec les marines alliées, et notamment avec la Royal Navy, après la bataille du Jutland, au large du Danemark, en 1916.

Ainsi, Berlin va lancer, en 1917, la bataille de l’Atlantique, qui ne consistera pas à un affrontement direct avec les forces navales adverses mais à livrer une « guerre psychologique » sans restriction en lançant ses sous-marins U-Boot contre tous bâtiments, civils et militaires, navigant dans l’Atlantique-Nord, et cela, malgré l’indignation générale causée par le torpillage du paquebot Lusitania, deux ans auparavant.

C’est donc une guerre navale impitoyable qui va être menée. Selon un récent ouvrage publié par l’Association Bretagne 14-18 (*), ce sont plus de 252 bateaux bretons qui ont ainsi été torpillés par les U-Boot au cours du premier conflit mondial. C’est ainsi que l’on apprend qu’un petit bateau pêche de 3,61 tonneaux, le Bayonnais, a été coulé dans la baie d’Audierne en 1917. Quel intérêt pour les marins allemands de s’en prendre à une si petite embarcation?

« Cette guerre impitoyable est vraiment souvent à outrance, avec des torpillages sans sommation et des pertes très élevées… Mais il faut aussi remarquer que bon nombre de bâtiments coulés, surtout de petites unités, le furent après arraisonnement », a précisé l’un des deux auteurs de cette étude, Jacques Roignant, au quotidien Le Télégramme.

Cela étant, face à la menace représentée par les U-Boot, les Alliés vont s’organiser. Ainsi, le vice-amrial Ronarc’h, nommé commandant supérieur de la zone Atlantique Nord en 1916, décide de lancer les sous-marins français des escadres de Cherbourg et de Calais aux trousses des submersibles allemands, en redéployant une partie en Bretagne. Parallèlement, les moyens de lutte anti-sous-marine se perfectionnent.

Quoi qu’il en soit, cette guerre sous-marine va sonner le glas des bateaux à voile, qui constituaient une cible trop facile pour les U-Boot. A commencer par ceux des pêcheurs d’Islande, chers à l’écrivain-marin Pierre Loti, dont l’activité cessa complétement en 1935.

(*) Pour plus de renseignements sur cet ouvrage : Association Bretagne 14-18, Bel Horizon, 22330 Plessala

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