Iraqi Freedom est terminée, New Dawn commence

Le 17 août, à Bagdad, un jeune kamikaze, introduit avec d’autres recrues dans un centre de recrutement de l’armée irakienne, a actionné la ceinture d’explosifs qu’il portait sur lui. Bilan : au moins 59 tués et 125 blessés.

Cet attentat illustre la recrudescence de la violence en Irak depuis quelques semaines. Pour autant, il n’a jamais été question de remettre en cause la fin de la mission de combat des troupes américaines, déployées depuis plus de 7 ans, conformément à un accord de sécurité conclu en novembre 2008.

Jusqu’à présent stationnée à Abou Ghraïb, à 25 km de Bagdad, la 4e brigade Stryker de la 2e division d’Infanterie de l’US Army est ainsi la dernière unité de combat à avoir quitté l’Irak, ce 18 août.

En deux jours, 1.200 hommes et 360 véhicules ont donc franchi la frontière pour rejoindre le Koweït, où plusieurs camps militaires américains sont implantés. A partir de là, ils devraient ensuite être rapatriés aux Etats-Unis, à une date qui n’a pour l’instant pas été fixée. Les 4.000 autres soldats de la brigade sont repartis d’Irak par avion.

Ce vaste mouvement de retrait, qui a posé un immense défi logistique à l’armée américaine, avait été amorcé dès le début de cette année avec le départ des Marines. En février 2010, il restait encore 140.000 soldats américains en Irak. A la fin du mois, ils ne devraient plus être que 50.000.

Le départ de la dernière brigade de combat de l’US Army marque ainsi la fin de l’opération Iraqi Freedom, commencée le 20 mars 2003. Désormais, les militaires américains encore déployés en Irak participeront à la mission « New Dawn » (nouvelle aube). Ce changement de nom traduit celui de la nature des opérations qui seront menées jusqu’à 2011. Il n’est désormais plus question de missions de combat mais de stabilisation.

« Nous ne mettons pas fin à notre engagement en Irak. Nous allons avoir un important travail à daire (…). Ce n’est pas la fin de quelque chose, mais une transition vers quelque chose de différent. Nous sommes engagés à long terme en Irak » a précisé le porte-parole du département d’Etat, Philip Crowley, sur la chaîne MSNBC.

Au cours de ces 7 années de présence militaire en Irak, l’armée américaine a perdu plus de 4.400 hommes (58.217 au Vietnam, à titre de comparaison) et a compté 35.000 blessés dans ses rangs. Ce conflit aura également coûté, à Washington, la somme de 1.000 milliards de dollars.

Cela étant, la normalisation de l’Irak est loin encore d’être acquise. Le pays n’a toujours pas de nouveau gouvernement, presque six mois, pourtant, après les élections législatives, les réseaux terroristes continuent de planifier des actions, malgré de rudes coups portés à leurs dirigeants, son économie est encore convalescente et affiche une trop grande dépendance au pétrole (lequel d’ailleurs n’est pas forcément exploité par des compagnies américaines…), des tensions, notamment avec les Kurdes au sujet de la question pétrolière, ne sont pas apaisées et l’Iran cherche à y étendre son influence.

D’où l’inquiètude exprimée la semaine passée par le chef d’état-major de l’armée irakienne, le général Babakir Zebari. « A ce stade, le retrait se passe bien parce qu’ils sont toujours là » avait-il déclaré au Daily Telegraph, au sujet des militaires américains. « Mes les problèmes commenceront après 2011. (…) Si l’on me pose la question du retrait, je dirai aux hommes politiques que l’armée américaine doit rester jusqu’à ce que l’armée irakienne soit prête en 2020 » avait-il ajouté.

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