La Chine regarde plus loin que Taïwan

Que la Chine, désormais deuxième puissance économique mondiale, cherche à se doter d’un outil militaire puissant n’est pas surprenant. Selon un rapport du Pentagone publié le 16 août, le budget militaire chinois serait de l’ordre de 150 milliards de dollars, soit presque deux fois plus que celui annoncé officiellement par Pékin (77,9).

Depuis la publication de son Livre blanc sur la Défense, en 2009, la Chine a lancé une vaste réforme de ses forces armées, laquelle passe par une réduction de ses troupes terrestres, au profit de ses forces aériennes et navales afin d’accroître ses capacités de projection.

A cela s’ajoute l’acquisition de nouvelles armes. En janvier 2007, la Chine entrait dans le cercle très fermé des pays capables de détruire un satellite en orbite. Et trois ans plus tard, Pékin annonçait la mise au point d’un système de défense anti-missile. Sans oublier son activité dans le cyberespace, ce qui lui vaut d’être régulièrement accusée d’espionnage informatique.

Reste à savoir ce que la Chine fera de sa puissance militaire. Et selon le dernier rapport du Pentagone, tout indique que les dirigeants chinois visent plus loin que Taïwan, considérée par Pékin comme étant une province rebelle, source de brouilles avec Washington en raison du soutien militaire que les Etats-Unis lui apportent.

Ainsi, « l’analyse du développement de l’arsenal chinois suggère que Pékin est déjà en train de s’intéresser (à des objectifs) autres que Taïwan » explique le document. Selon les analystes du Pentagone, la Chine chercherait ainsi à étendre son rayon d’action, notamment en élaborant des missiles de longue portée encore plus précis que ceux qu’elle disposent actuellement.

Bien évidemment, l’on pense aux zones situées en mer de Chine, riches en hydocarbures, qui sont à la fois revendiquées par Pékin et plusieurs acteurs régionaux. Cela donne d’ailleurs lieu à une course aux armements. Et aussi à la nécessité pour l’Empire du Milieu de protéger ses voies d’approvisionnement maritimes. C’est ce qui explique la présence de sa marine au large de la Somalie, afin de lutter contre la piraterie.

Cela étant, le rapport américain a pointé des lacunes. En effet, selon le document, le problème majeur des militaires chinois est qu’ils manquent d’expérience opérationnelle, ce qui expliquerait, en partie, une doctrine et une stratégie « dépassées ».

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