Une offensive menée par l’armée afghane tourne au fiasco
L’une des premières opérations de l’armée nationale afghane, menée en totale autonomie, c’est à dire sans l’encadrement des forces de l’Otan, en dit long sur les efforts qu’il reste encore à fournir pour qu’elle soit capable s’assurer seule la sécurité du pays à partir de 2014.
En effet, selon la presse américaine, l’armée afghane a lancé, le 3 août dernier, une offensive avec 300 hommes du 201e Corps d’armée, dans la province du Laghman. L’objectif était alors de reprendre une zone au relief accidenté, située à l’est du Kaboul et encore sous influence des insurgés.
Le plan initial prévoyait de déposer par hélicoptère des effectifs derrière les lignes des taliban, afin de les prendre en étau, le reste des troupes se lançant dans un assaut frontal. Seulement, les insurgés ne se sont pas laissés prendre par la manoeuvre et ont tendu des embuscades aux militaires afghans. Les accrochages auraient été particulièrement violents, notamment dans les environs du village de Bad Pakh, au point qu’une intervention des forces de l’Otan a été demandée.
Selon un bilan officiel établi par Kaboul, l’armée afghane aurait perdu 7 hommes et un nombre indeterminé de soldats auraient été capturés par les taliban. D’autres sources parlent d’au moins 10 tués et d’une vingtaine de prisonniers.
« Nous ne pouvons pas dire combien ont été capturés car certains se trouvaient dans des endroits difficiles, mais certains de nos soldats ont été capturés par les taliban » a indiqué le porte-parole du ministère afghan de la Défense.
Si les grandes victoires se préparent au lendement des plus cuisantes défaites, nul doute qu’il y aura des leçons à tirer de cette offensive ratée. Comme un officier américain l’a confié au New York Times, il reste à comprendre « pourquoi l’ANA a lancé cette opération, qui n’a pas été préparée avec l’ISAF », la force internationale d’assistance à la sécurité, sous commandement de l’Otan.
