La présence militaire française remise en cause au Tchad

Depuis 1986, la France dispose d’un contingent militaire au Tchad, dans le cadre de l’opération Epervier. A l’époque, il s’agissait de contrer l’avancée des rebelles de Goukouni Oueddei, soutenu par des éléments libyens, qui avaient franchi le 16e parallèle.

C’est au cours de cette opération que l’armée de l’air française a bombardé la base aérienne d’Ouadi-Doum, située en Libye (16 février 1986) et qu’un bombardier Tupolev 22 libyen a été abattu par une batterie Hawk du 403e régiment d’Artillerie alors qu’il menait un raid sur N’Djamena.

Depuis, la France a maintenu une présence militaire au Tchad, avec un contingent fort de 950 hommes, placés sous le commandement du colonel (air) Bruno Maigret et répartis sur trois sites : N’Djamena, Abéché et Faya-Largeau.

Seulement, les choses pourraient évoluer prochainement. En effet, le président tchadien, Idriss Deby Itno, a remis en cause l’opération Epervier à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’accession à l’indépendance de son pays.

« Nous nous acheminons vers une révision de l’accord de siège entre Epervier et le Tchad » a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, ce 11 août. « Cela fait 20 ans (en fait 24) qu’Epervier existe et il ne joue plus son rôle, à part quelques soins données aux malades et un appui logistique en cas d’agression quelque part » a-t-il ajouté.

Et si Paris veut maintenir son contingent au Tchad, il faudra mettre la main au portefeuille. « Nous allons revoir l’accord de siège, puisqu’il n’existe pas un accord : la France ne paye rien au Tchad, à part quelques marchandises qui entrent sous douanes. Si la France veut rester au Tchad et utiliser ses avions, entraîner ses hommes, il y a un coût à payer et l’accord de siège permettra de clarifier ce que la France doit payer au Tchad » a ajouté le président Déby, qui doit en partie son maintien au pouvoir grâce, justement, à la présence militaire française dans son pays, comme cela a été le cas en février 2008.

« Autrement dit, si la France dit qu’elle n’a pas de moyens pour payer et qu’elle veut partir, nous garderons les meilleures relations possibles mais nous n’empêcherons pas Epervier de partir » a-t-il poursuivi. « Nous allons jouer à fond les intérêts du Tchad tout en gardant l’amitié avec la France » a-t-il conclu.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]