L’A400M sera-t-il descendu par l’Allemagne?

Après de longues tractations entre EADS et les clients du futur A400M, l’avion de transport européen, pour règler la question de la prise en charge des 5,2 milliards d’euros de dépassement de coûts, causés par des difficultés rencontrées lors du développement de l’appareil.

Au printemps dernier, un accord de principe avait été établi. Les clients consentirent à financer 2 milliards d’euros de plus par rapport au contrat initial de 20 milliards d’euros – ce qui signifie une hausse du prix unitaire de chaque A400M – et à accorder au constructeur des aides sous forme d’avances remboursables d’une valeur de 1,5 milliards gagées sur les futures exportations de l’avion. Une possibilité de réduire la commande globale de 10 unités sur les 180 prévus avait été également acceptée. Aller au-delà rendrait le programme non viable économiquement.

Le nouveau contrat ainsi modifié restait encore à signer. Ce qui n’a pas été encore fait. Pire même : il faudra attendre sans doute la fin de l’année pour que l’accord soit formalisé, alors que cela aurait dû être fait avant l’été, voire pendant cet automne.

Ce qui inquiète les dirigeants d’EADS et de sa filiale Airbus, c’est le vent de rigueur budgétaire qui souffle sur les pays européens, qui ne tiennent pas voir la note de leur dette dégradée par les agences de notation financière et connaître les mêmes turpitudes que la Grèce. Et dans ces conditions, ce sont les dépenses militaires qui sont généralement dans le collimateur.

Ainsi, l’Allemagne prépare un plan drastique de réduction de sa dépense publique, avec à la clé 9,3 milliards d’euros d’économies sur l’achat des équipements militaires, ce qui aurait un impact sur les programmes Tigre, NH90 et… A400M.

Pour l’instant, aucune décision officielle n’a été prise à Berlin au sujet de l’avion de transport européen. Il faut encore attendre les arbitrages qui seront rendus à l’automne, après la réunion d’un groupe de travail franco-allemand sur les questions de défense qui doit passer en revue les programmes militaires « afin de réfléchir aux mises en commun et aux mutualisations » possibles entre les deux pays.

Reste que le programme A400M n’a pas une très bonne cote outre-Rhin, où le nombre d’appareils commandés – 60 – est jugé trop élevé pour les besoins de l’armée allemande. D’où la proposition de Jürgen Koppelin, un spécialiste des affaires de défense du Parti libéral (FDP), membre de la coalition au pouvoir, de réduire la commande de 20 exemplaires.

Si la proposition de Jürgen Koppelin trouve un écho favorable à Berlin, qui envisage déjà de réduire sa commande mais sans en avoir indiqué l’ampleur, l’A400M aurait de nouveau du plomb dans l’aile.

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