Une opération militaire mauritanienne soutenue par la France au Sahel

Depuis avril dernier, Michel Germaneau, un ingénieur électronicien français âgé de 78 ans parti au Niger pour y mener des actions humanitaires, est aux mains du réseau al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), l’ancien GSPC algérien qui a fait allégeance à l’organisation d’Oussama ben Laden.

Depuis quelques années, la branche maghrébine d’al-Qaïda affirme sa présence dans l’Afrique sahélienne au point que cela préoccupe au plus haut point non seulement les pays concernés (Algérie, Mali, Mauritanie, etc…) mais aussi les Occidentaux.

Vraisemblablement, Michel Germaneau serait détenu par le groupe commandé par Abou Zeïd, un homme violent et brutal. Ce dernier avait fait parler de lui en 2009 avec l’exécution d’un otage britannique, Edwyn Dyer, et l’enlèvement, plus tard, du français Pierre Camatte, libéré depuis.

Le 11 juillet, le groupe d’Abou Zeïd a menacé d’exécuter le travailleur humanitaire français dans les 15 jours dans le cas où la France ne répondait pas une demande de libération de plusieurs de ses membres emprisonnés dans certains pays de la région. C’est pour cette raison que le président Sarkozy a fait part d’une « inquiétude brûlante » au sujet de Michel Germaneau lors de son intervention télévisée du lendemain.

Depuis, la diplomatie française a fait savoit que les ravisseurs de Michel Germaneau « se sont refusés jusqu’à présent » à tout contact, malgré « des efforts inlassables » pour en établir un.

Est-ce pour libérer Michel Germaneau que l’armée mauritanienne a mené une opération dans le nord du Mali, le 22 juillet? Officiellement, ce ne serait pas le cas. Ce raid aurait en fait pour objectif de neutraliser une cellule d’al-Qaïda avant qu’elle ne passe à l’action contre des objectifs situés en Mauritanie. Seulement, le groupe qui a été visé est justement celui qui détient Michel Germaneau et qui refuse d’engager un dialogue afin de permettre sa libération.

« Ce que je sais, c’est que ce sont les Mauritaniens qui sont allés dans le Sahara, là où était censé être détenue l’otage français (dans le nord du Mali). Il semble qu’ils seraient allés chercher l’otage français mais qu’ils ne l’auraient pas vu sur place » a indiqué une source malienne à l’Agence France Presse.

Selon les sites Internet des quotidiens espagnols El Pais et ABC, qui citent des sources diplomatiques, des éléments français – probablement des hommes du Commandement des opérations spéciales (COS) – auraient pris part à l’assaut mauritanien, lequel aurait fait six tués dans les rangs terroristes.

Par voie de communiqué, l’Hôtel de Brienne a seulement confirmé que des « moyens militaires français ont apporté un soutien technique et logistique à une opération mauritanienne destinée à prévenir une attaque d’al-Qaïda au Maghreb islamique contre la Mauritanie ».

Le texte ajoute que « ce soutien militaire rentre dans le cadre de l’appui que la France apporte aux pays de la région engagés dans la lutte contre le terrorisme » et conclut que le raid de l’armée mauritanienne « a permis de neutraliser le groupe de terroristes et de faire échec » à leur projet d’attaques en Mauritanie.

Cependant, si l’on en croit El Pais, cette opération n’est pas du goût de Madrid, qui a été ‘informé mais pas consulté » par Paris à ce sujet. En effet, les autorités ibériques s’inquiètent du sort de deux ressortissants espagnols, détenus depuis près de huit mois par le groupe de Mokhtar Belmokhtar, affilié également à al-Qaïda au Maghreb islamique.

Vidéo : Un document de France24 concernant la vie des groupes d’AQMI dans le Sahara

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