Le Canada choisit le F35 pour remplacer ses F18

Bien que le Canada est partie prenante à son développement, l’acquisition d’une soixantaine de F35 Lightning II, conçus par Lockheed-Martin, pour remplacer les F18 en service au sein de ses forces aériennes n’était pas automatique.

« La participation du Canada au programme n’oblige pas le ministère de la Défense à acquérir des avions de combats » avait affirmé, à ce sujet, au quotidien canadien Le Devoir, Lianne Lebel, l’officier d’affaires publiques de la Défense, en novembre 2009.

Cela étant, et compte tenu du fait qu’Ottawa a déboursé 168 millions de dollars pour financer une partie du développement du F35 Lightning II, auxquels s’ajouteront 551 millions pour les 40 prochaines années, et que les retombées de ce programme sont évaluées in fine à 12 milliards de dollars pour les entreprises canadiennes qui y participent, les jeux étaient quasiment faits et il n’y avait pas besoin de lancer un appel d’offres.

Ainsi, le 16 juillet, le gouvernement canadien a annoncé son intention d’acherer 65 F35 pour 8,6 milliards de dollars US. Ce contrat, qui ne prend pas en compte les coûts d’entretien ultérieur, lesquels pourraient faire doubler la facture, est l’un des plus important de l’histoire du Canada.

« Ce sont les meilleurs avions que nous puissions fournir à nos hommes et femmes en uniforme » a justifié Peter MacKay, le ministre canadien de la Défense. Les premiers appareils devraient être livrés à partir de 2016 et remplaceront totalement la flotte des 80 CF18 actuellement en service et pour lesquels plus de 2 milliards de dollars ont été investi au titre de leur modernisation.

Cependant, la décision du gouvernement Harper ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique canadienne, notamment en raison des conditions de l’attribution de contrat à Lockheed-Martin.

« On dépense 16 milliards de dollars des contribuables du Canada, alors il faut stimuler une concurrence pour savoir si on fait le meilleur choix » a fait valoir le député libéral Marc Garneau sur les ondes de Radio Canada. « Comment peut-on savoir si c’est le meilleur contrat ou si c’est la meilleur décision si on n’a pas mis en place un processus transparent d’appel d’offres » a renchérit Carol Hugues, députédu Nouveau parti démocratique (NPD).

Deux autres avions auraient pu en effet se présenter à un éventuel appel d’offres : la nouvelle version du F18 de Boeing et l’Eurofighter du consortium européen emmené par EADS. « On souhaite une compétition ouverte parce que c’est toujours à l’avantage des contribuables. Et on pense qu’on a une bonne solution pour le Canada » indiquait, en novembre, Mark Kronenberg, le vice-président au développement international chez Boeing Integrated Defense Systems.

D’autant plus que le Super Hornet, plus imposant et mieux équipé que les CF18 actuels, est beaucoup moins cher que le F35. Qui plus est, et comme l’Eurofighter, il a deux moteurs, ce qui aurait pu être un élément déterminant quand l’on sait que les forces aériennes canadiennes doivent veiller sur un espace aérien immense… D’ailleurs, ce critère avait été mis en avant lors de l’achat des F18 dans les années 1980…

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