Afghanistan : Le mollah Omar durcit ses directives

En 2009, le mouvement taleb afghan dépendant de la choura de Quetta, dirigée par le mollah Omar, son chef historique, diffusait un code intitulé « Les règles de l’Emirat islamique d’Afganistan pour les Moudjahidines ».

Ce document divisé en 13 chapitres et 67 articles avait été élaboré dans le cadre d’une réorganisation et d’une reprise en main des différents groupes d’insurgés se réclamant du mollah Omar. Ce code devait aussi faire office de manuel pour les combattants taliban et, à l’instar des forces de l’Otan qui ont de la nécessité de « gagner les coeurs et les esprits » la base de leur combat contre-insurrectionnel, il était recommandé aux insurgés « d’avoir une conduite irréprochable », de manière à se ménager les faveurs de la population civile.

Ce même code de conduite indiquait qu’il ne fallait « ni attaquer, ni faire du mal » à des prisonniers afghans employés par le gouvernement de Kaboul. Mais il semblerait que, désormais, ces recommandations sont devenues obsolètes.

En effet, selon l’Otan, qui a annoncé le 18 juillet avoir intercepté une de ses lettres, le mollah Omar aurait décidé de durcir ses directives en appelant au meurtre de tout Afghan fidèle aux autorités gouvernementales et à la capture de militaires de la coalition internationale quand cela est possible.

« Ce message émanait du mollah Omar, qui se cache au Pakistan, et était destiné à ses commandants en Aghanistan » a expliqué le général Josef Blotz, le porte-parole de l’Otan à Kaboul.

D’après ce dernier, la missive du chef suprême des taliban donne l’ordre aux combattants qui lui sont fidèles de combattre les troupes de la coalition internationale « jusqu’à la mort ». Là encore, cette directive est en rupture avec celle édictée l’an passé, selon laquelle les attentats suicides ne devaient être réservé qu’aux « cibles importantes ».

« Un courageux fils de l’islam ne doit pas être sacrifié pour des objectifs de moindre intérêt, ou même sans intérêt du tout » avait écrit le mollah Omar, qui indique par ailleurs que tout femme ayant aidé les forces de l’Otan devraient être exécutées.

La lettre interceptée, qui compte 5 ordres, appelle au recrutement d’Afghans ayant un accès aux bases de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) afin de collecter des renseignements et demande aux insurgés de se doter d’armes lourdes.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]