Guyane : Le corps du soldat du 1er RI retrouvé

Le corps de Julien Giffard, un militaire de 25 ans appartenant au 1er Régiment d’Infanterie de Sarrebourg, a été retrouvé au cours de l’après-midi du 12 juillet, à « 600 mètres en aval » du lieu où s’était produit une collision entre deux embarcations sur la rivière Tampok, dans le sud-ouest de la Guyane.

Déployé avec une trentaine de camarades de son régiment depuis quelques semaines à Maripa-Soula, dans le cadre de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage clandestin en Guyane, le jeune soldat était porté disparu depuis le 8 juillet au soir.

Avec à son bord trois militaires, un gendarme et un pilote civil, l’embarcation éperonnée « s’apprêtait à se positionner en sonnette à plusieurs centaines de mètres en aval » du barrage fluvial de Cayodé « afin de détecter les pirogues qui arrivent lentement à la rame de nuit, le long des berges, pour s’approcher du barrage fluvial avant de redémarrer leur moteur et de passer en force en propulsant leur pirogue par-dessus le câble. Leur présence en sonnette avait été décidée par le chef du détachement pour anticiper ce type de manoeuvre » a expliqué le colonel Garcia-Brotons.

Selon les témoignages, la pirogue appartenant sans doute à des orpailleurs clandestins (les garimpeiros) a changé de cap à la vue de l’embarcation des forces de l’ordre afin de la heurter au trois-quarts avant. Un projecteur aurait été allumé pour éblouir les militaires et les empêcher ainsi de manoeuvrer pour éviter la collision.

Au lendemain de cet incident, et alors que des recherches étaient toujours en cours pour retrouver le militaire disparu, le procureur de la République de Cayenne, François Schneider, avait annoncé l’ouverture d’une « enquête de flagrant délit criminel pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique ».

Si l’hypothèse d’un accident n’est pas totalement exclue, il n’en reste pas moins que les apparences indiquent une action délibérée. « Les faits sont manifestement volontaires. Ils se sont dirigés manifestement volontairement sur la pirogue des forces armées. Leur piroge à grimpé sur le plat-bord (de l’embarcation des militaires, ndlr) et a glissé tout le long, jusqu’à aller heurter le moteur qui a cassé » a encore expliqué François Schneider. Les auteurs de cet éperonnage, si ils sont retrouvés, risquent la réclusion criminelle à perpétuité.

Encore que… Cette affaire fait penser à celle du major de gendarmerie Alain Claverie, mort noyé en janvier 2006, lors d’une tentative d’interpellation sur la rivière Mana d’un orpailleur clandestin. Ce dernier, arrêté en septembre de la même année, a été condamné en octobre 2008 à 10 ans de réclusion criminelle. Cette peine a été ensuite confirmée en appel.

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