Selon Robert Gates, l’Europe serait sous la menace d’une salve de missiles iraniens

Lors d’une audition devant le Sénat américain, le 17 juin dernier, le chef du Pentagone, Robert Gates, a justifié le changement de système de défense antimissile, annoncé en septembre 2009.

Pour rappel, ce nouveau projet consiste en un déploiement de frégates Aegis en Méditerranée et de missiles intercepteurs dans le sud de l’Europe, en particulier la Roumanie et la Bulgarie. De fait, les implantations du bouclier antimissile en Pologne et en République tchèque, voulues par l’administration Bush, ont été abandonnées.

Ce dispositif, plus flexible, vise surtout à défendre le sud de l’Europe, et même Israël, de la menace posée par les missiles balistiques iraniens, dont aucun, pour l’instant, n’a la portée suffisante pour atteindre le territoire américain.

« Un des éléments (fourni par) les renseignements qui a contribué à la décision (ndlr : de modifier le système de défense antimissile) a été de prendre conscience que si l’Iran devait lancer une attaque de missiles contre l’Europe, il ne s’agirait pas de seulement un ou deux missiles ou même d’une poignée. Il s’agirait plutôt d’une salve, dans laquelle on aurait potentiellement affaire à des dizaines ou mêmes des centaines de missiles » a ainsi déclaré Robert Gates, pour qui ce nouveau projet est en mesure « de protéger nos troupes, nos bases, nos installations et nos alliés en Europe ».

Cette estimation du patron du Pentagone va dans le sens du secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, qui souhaite faire de la défense antimissile une des missions de l’Alliance atlantique.

Seulement, une défense antimissile n’a pas que des partisans. Et ceux qui se disent sceptiques à son sujet avancent l’argument que ce systéme peut être déjoué par des tirs de saturation.

Or avec une éventuelle capacité de lancer plusieurs centaines de missiles sur l’Europe, la question se pose donc de savoir si l’Iran n’est pas en mesure de saturer le bouclier antimissile que les Etats-Unis comptent mettrent en place. A moins d’augmenter significativement le nombre de destroyer Aegis, dotés de missiles intercepteurs SM-3, en Méditerranée.

Reste que Téhéran a répondu aux propos du secrétaire américain à la Défense en affirmant que ses missiles « ne menacent aucun pays » et qu’ils ont une vocation défensive. Le ministre iranien de la Défense, Ahmad Vahidi, a même parlé de « propagande » pour exercer une « chantage » sur son pays et a accusé les Etats-Unis de « chercher des prétextes pour ne pas démanteler son arsenal nucléaire stationné » en Europe « afin de maintenir la pression sur la Russie ».

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