La restructuration de l’armement terrestre français est dans l’impasse

A quand la restructuration du secteur de l’armement terrestre français? En décembre 2009, Panhard, le fabricant du VBL et du Petit Véhicule Protégé (PVP), avait manifesté son intérêt pour Nexter (ex-Giat Industries) via une prise de participation au capital, sous réserve d’une « dénationalisation » du groupe, qui appartient à 100% à l’Etat.

Et désormais, c’est Renault Truck Defense (RTD, groupe Volvo) qui revient à la charge en indiquant vouloir un rapprochement avec Nexter. Déjà, en juin 2008, Serge Perez, alors-vice président de la filiale du groupe suédois, avait fait savoir que RTD était prêt « à prendre totalement le contrôle » du groupe public. « Il faut absolument regrouper ces activités. Et Panhard aurait naturellement sa place » avait-il déclaré. « Au fur et à mesure qu’elles élargissent leurs gammes, les trois sociétés se marchent sur les pieds » avait-il encore expliqué.

Depuis, le dossier Nexter n’a pas avancé d’un iota, alors même que le ministre de la Défense, Hervé Morin, a plaidé, lors de l’ouverture du salon Eurosatory, pour le développement de synergies entre les industriels européens de l’armement.

« Si le gouvernement nous le demande, alors nous répondrons avec enthousiasme, mais ni la Direction générale de l’armement ni le ministère de la Défense ne nous ont posé la question » a indiqué Stefano Chmielewski, le patron de Renault Trucks, au sujet d’un éventuel rapprochement avec Nexter et dont les propos ont été rapportés par Les Echos.

Toujours selon le même quotidien, le président du groupe public, Philippe Burtin, a quant à lui qu’il n’était pas dans les intentions de l’Etat, pour le moment, d’ouvrir des discussions sur un éventuel rapprochement avec RTD, qui a par ailleurs échoué à mettre la main sur Panhard en raison d’une offre jugée insuffisante.

Pourtant, un rapprochement entre Renault Trucks Defense et Nexter ne manquerait pas de pertinence. Les deux sociétés collaborent déjà sur le programme CAESAR (Camion équipé d’un système d’artillerie) ainsi sur le VBCI, dont le 200e exemplaire sera livré à l’armée de Terre le 23 juin prochain. Mais elles pourraient être aussi complémentaires.

En effet, Nexter dépend essentiellement du marché français et il lui sera nécessaire de trouver des débouchés à ses produits à l’exportation. Quant à Renault Trucks Defense, qui présente une gamme renouvelée de véhicules blindés, 33% de son chiffre d’affaires est réalisé à l’étranger.

Et puis, enfin, il y a la perspective du programme Scorpion, qui pourrait accélérer le rapprochement entre les deux entreprises afin d’éviter une dispersion de fonds pour trouver un successeur au VAB (véhicule de l’Avant Blindé)… produit par Renault Trucks Defense.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]