Le Charles de Gaulle sera « en opérations » avant la fin 2010

Depuis qu’il a été élu à la plus haute fonction de l’Etat, le président Sarkozy ne s’était jamais rendu à bord du porte-avions nucléaires Charles de Gaulle, le bâtiment le plus important, et sans doute le plus emblématique, de la Marine nationale. C’est désormais chose faite.

En effet, le navire avait été mis en cale sèche pour sa période d’entretien et de réparations (IPER) en 2007. Après une indisponibilité de plus de 16 mois, un problème d’usure prématurée de pièces de son système de propulsion constaté lors d’essais en 2009 l’avait contraint à être de nouveau immobilisé.

Maintenant qu’il a retrouvé pleinement ses capacités, notamment après avoir participé aux manoeuvres « Brilliant Mariner » de l’Otan et à un exercice d’interopérabilité avec le porte-avions américains USS Truman en Méditerranée, le Charles de Gaulle sera envoyé « en opérations » d’ici à la fin de l’année 2010.

C’est ce qu’a annoncé le président Sarkozy aux 1.560 marins du bâtiment lors de l’allocution qu’il a prononcé à bord ce 10 juin, en rade de Toulon. « Vous-même allez partir en opérations avant la fin de l’année en océan indien et dans le golfe Persique » a-t-il ainsi déclaré.

Le Charles de Gaulle est un habitué de l’Océan Indien puisqu’il y a effectué sa première mission de guerre à la fin de l’année 2001 (opération Héraclès), sous le commandement de l’amiral Richard Laborde, l’actuel directeur de l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale (IHEDN). Il s’agissait alors, et comme les missions suivantes, de soutenir les opérations de l’Otan en Afghanistan.

Quant à la mission prévue dans le golfe Persique, l’on peut penser que le Charles de Gaulle se rendra aux Emirats arabes unis, où la France dispose d’installations militaires depuis 2009. Nul doute que sa présence risque d’éveiller la curiosité des Iraniens…

Cela étant, le président Sarkozy n’a pas donné d’espoir quant à la construction d’un second porte-avions. Une décision à ce sujet « sera prise en 2011 » et « en fonction de la situation économique », a-t-on fait savoir dans l’entourage présidentiel. Ce qui signifie, au vu des coupes franches prévus dans le budget de l’Etat que la réponse sera négative.

Avoir qu’un seul porte-avions pose problème dans la mesure où la France se voit privée d’un outil politico-militaire quand il est indisponible lors des périodes de maintenance. D’un autre côté, la Marine nationale a d’autres priorités, notamment au niveau de ses frégates, qui constituent l’épine dorsale de toutes forces navales. Déjà qu’elle ne disposera que de 11 FREMM au lieu des 17 prévues initialement…

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