L’armée grecque continuera d’acheter du matériel français… pour l’instant

Etant contrainte de faire des économies, la Grèce a prévu de baisser ses dépenses militaires de 6,6% pour l’année 2010. Pour rappel, le budget militaire grec, ramené au Produit intérieur brut (PIB), est le plus important de l’Union européenne et le second des Etats membres de l’Otan, juste derrière celui des Etats-Unis. La raison de ce fort investissement est la rivalité entre Athènes et Ankara.

Aussi, la rigueur appliquée à ces dépenses militaires pouvait avoir des effets sur les contrats d’armement en cours. Or, selon un courrier adressé, le 31 mai, au député (UMP) François Cornut-Gentille, le ministère de la Défense a indiqué qu’au contraire, « aucune mesure de restriction budgétaire supplémentaire décidée au mois de mars 2010 (…) ne devrait affecter, cette année, le budget d’acquisition du ministère de la Défense grec ».

L’essentiel des économies se fera donc, toujours selon l’Hôtel de Brienne, sur les « dépenses de fonctionnement », lesquels devraient diminuer de 12,5%. Pour l’instant, les négociations portant sur l’acquisition de frégates multimissions (FREMM, six exemplaires pour 2,5 milliards d’euros) et d’une quinzaine d’hélicoptères SAR (Search and Rescue) par Athènes se poursuivent « dans le cadre d’Etat à Etat ».

Cependant, le ministère français de la Défense estime que les choses pourraient évoluer pour la période 2011-2016, avec la publication du « futur plan d’équipement des forces armées helléniques ».

Cela étant, le ministre adjoint de la Défense grec, Panos Beglitis, avait affirmé le mois dernier que les discussions portant sur l’achat des FREMM continuaient pour « respecter la continuité de l’Etat », compte tenu du fait qu’elles avaient été engagées par le gouvernement précédent, en 2009. « Poursuivre les négociations ne veut pas dire qu’elles vont aboutir » avait-il déclaré au quotidien Le Monde.

Quant aux acquisitions d’armes, le responsable grec avait précisé qu’elles allaient être ramenées entre 0,6 et 1% du PIB alors qu’elles avaient atteint, ces dernières années, jusqu’à 3,5% du PIB.

Quoi qu’il en soit, la perspective de l’achat d’une trentaine d’avions de combat Rafale, envisagée par Athènes avant la crise budgétaire, semble s’éloigner de plus en plus.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]