Afghanistan : Le rôle des ONG en question

Il y aurait au moins 301 organisations non gouvernementales (ONG) étrangères à l’oeuvre en Afghanistan afin d’y apporter une aide humanitaire ou porter des projets de développements.

Le mois dernier, le gouvernement afghan a décidé d’en interdire une vingtaine qui n’auraient pas donné d’informations suffisantes à la fois sur leurs activités dans le pays et sur leurs finances.

Plus récemment, les activités de deux autres ONG ont été suspendues par les autorités de Kaboul sur la foi d’informations selon lesquelles elles se livraient à du prosélytisme chrétien. Ainsi, la Norwegian Church Aid, qui se présente comme une « organisation volontaire oecuménique » visant « à promouvoir les droits fondamentaux des êtres humains » par des projets de développement et la Church World Service, d’origine américaine, qui s’est fixé pour mission de contribuer « à éradiquer la faim et la pauvreté dans le monde » font toutes deux l’objet d’une enquête.

« S’il est démontré qu’elles ont été impliquées dans des actions de prosélytisme, que la loi afghane définit comme un crime, elles ne seront pas seulement interdites mais traduites en justice pour être punies » a indiqué Mohammad Sidiq Amerkhail, le porte-parole du ministère afghan de l’Economie. Quand une religion condamne à mort ses apostats, c’est dans doute le signe qu’elle n’est pas aussi sûre d’elle-même… Et pourtant, c’est bel et bien le risque que prennent les Afghans musulmans qui se seraient convertis à une autre foi religieuse.

Mais l’organisation humanitaire dont l’action a de quoi susciter le plus de commentaires reste encore la plus connue. En effet, le journal britannique The Guardians a indiqué, la semaine passé, que la Croix Rouge Internationale formait des taliban aux premiers soins médicaux et à la la chirurgie de guerre.

Ainsi, en avril dernier, 70 insurgés ont pu bénéficier de ce type de formation, de même que 100 soldats et policiers des forces de sécurité afghanes. Pour autant, le CICR ne voit pas matière à polémique. « C’est le coeur de (sa) mission depuis 150 ans! » s’est exclamé son porte-parole, Christian Cardon, au journal suisse 24heures, en précisant que ces cours sont dispensés aux groupes rebelles depuis 2006.

En outre, et toujours selon Pierre Cardon, « c’est une excellente occasion (pour le CICR, nldr) de leur rappeler le droit international humanitaire. Et cette démarche contribue à maintenir les relations de confiance qui nous ont permis, il y a peu, de visiter des policiers détenus par des taliban ».

Enfin, une autre ONG a récemment défrayé la chronique. En avril, trois membres de l’association italienne Emergency avaient été arrêtés, en compagnie de 6 autres personnes, après la découverte dans un hôpital dont elle avait la charge à Lashkar Gah (Helmand) de plusieurs bombes artisanales et de deux vestes remplies d’explosifs…

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