Trois scénarios pour le budget de la Défense

Le dernier Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale, publié en juin 2008, avait mis en avant la fonction « connaissance et anticipation ». Et en matière de ressources budgétaires, il s’agit bel et bien pour les comptables du ministère de la Défense d’anticiper les efforts demandés par le Premier ministre, François Fillon, afin de réduire les déficits publics.

En attendant les lettres de cadrage, qui, prévue pour le mois prochain, indiqueront les limitations de crédits pour chaque ministère, celui de la Défense planche sur trois scénarios, selon le journal économique Les Echos.

Scénario 1 : Heureuse surprise, les armées sont épargnées par la rigueur budgétaire et la Loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2009-2014, votée l’an passée, sera respectée à la lettre. Autant dire que personne n’y croit, d’autant plus qu’Hervé Morin a d’ores et déjà averti, le 21 mai, que son ministère participerait « à la lutte contre les déficits ». « Dans des situations comme on en connaît aujourd’hui, on ne comprendrait pas qu’elles (ndlr, les armées) ne fassent pas un effort momentané » a-t-il estimé.

Scénario 2 : Il faudra trouver entre 2 et 3 milliards d’euros d’économie sur la période 2011-2013, lesquels pourraient être comblés par les recettes exceptionnelles attendues de la vente de biens immobiliers appartenant aux armées ainsi que de celle de certaines fréquences de télécommunication, même si le produit de ces cessions aurait dû être réinvestis au profit des armées.

Scénario 3 : L’effort demandé par Matignon porterait sur 4,8 milliards d’euros d’économies, toujours pour la période 2011-2013, ce qui « plomberait » la LPM et pourrait également remettre en cause les recommandations préconisées par le Livre Blanc…

Quoi qu’il en soit, il est fortement problable que les dépenses en terme d’équipement des armées vont souffrir de cet ajustement. A moins de tailler, une nouvelle fois dans les effectifs, en supprimant 10.000 postes de plus, comme les travaux de VAR (Variation annuelle du référentiel) l’ont suggéré dès mars dernier. Seulement, la marge de manoeuvre s’annonce là aussi étroite, d’autant plus que les armées ont déjà perdu – ou vont perdre au final – 54.000 postes. Cela pourrait poser des problèmes à la Marine nationale et à l’armée de Terre, déjà très sollicitée par les opérations extérieures et contraindre l’armée de l’Air à fermer une base de plus.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]